Amadeus live ~~ Milos Forman ~~ Les siècles pop et ensemble Aedes
La philharmonie de Paris se transforme en salle de cinéma concert et c 'est bluffant de réalisme. Un grand moment!
FB
CLOTURE DE L' AMOUR ~~ P. Rambert, T2G
Avec Stanislas Nordey et Audrey Bonnet et un chœur d' enfants de Gennevilliers.
Un univers clôt où la parole est libre, aérienne, détachée
du temps qui s' étire (dilaté par le silence de l' autre); ce corps
aimé et redevenu étranger qui encaisse et ne se laisse pas contraindre
totalement puisque dans un autre souffle répond, rue et rend coup pour
coup. Voilà la Clôture de l'amour de Pascal Rambert.
Texte mondialisé, l'amour et la rupture résonnant universellement, sa reprise au théâtre de Gennevilliers 5 ans après sa création au festival d'Avignon 2011 me permet de découvrir cette joute verbale épique et somptueuse que rien ne peut résumer sinon de se plonger dans ce texte, encore et encore jusqu' à l'épuisement.
Stan:
"Je disais l’amour de ma vie et je te regardais
je te regarde et je pense je ne te reconnais plus
ton corps je le connais
les attaches les os tout ça je connais
mais dessous il y a quoi
dessous sous l’enveloppe il y a quoi ?
une sorte de nouveau toi et moi qui n’a rien à voir rien à voir je suis désolé
tu vas dire avec ce que l’on était
oui avec ce que l’on était
ce qu’il y avait à l’intérieur de nous
oui cette chose que l’on chérissait (...) "
Clôture de l'amour aux éditions les solitaires intempestifs
Stan:
"Je disais l’amour de ma vie et je te regardais
je te regarde et je pense je ne te reconnais plus
ton corps je le connais
les attaches les os tout ça je connais
mais dessous il y a quoi
dessous sous l’enveloppe il y a quoi ?
une sorte de nouveau toi et moi qui n’a rien à voir rien à voir je suis désolé
tu vas dire avec ce que l’on était
oui avec ce que l’on était
ce qu’il y avait à l’intérieur de nous
oui cette chose que l’on chérissait (...) "
Clôture de l'amour aux éditions les solitaires intempestifs
[Concert] William Christie, Les Arts Florissants @ Philharmonie de Paris
- 13 décembre 2016
William Christie, Les Arts Florissants
Haendel, Le Messie
Philharmonie de Paris
C'est joliment résumé par Julien dans son tweet : "@philharmonie Un messie de Handel par @lesartsflo où la musique coule, limpide, de bout en bout, comme une source dans les verts pâturages". Bien vrai, cette soirée avec Les Arts Florissants et le très charismatique William Christie était superbe.
Je découvrais aussi bien cet ensemble que son chef - son renom ne m'avait tout de même pas échappé. Grande silhouette, geste vif, sourire généreux... M'enfin tu sens quand même qu'il faut pas trop le chercher, le William. D'entrée, "non, non" d'un geste de la main en direction d'un spectateur qui vient de le flasher "clic-clac". Et à plusieurs reprises, il n'hésitera pas à faire remarquer quelques toux particulièrement bruyantes - enchainer très vite les airs comme il le fait a aussi le mérite d'abréger les effusions bronchiteuses, bien joué !
Parmi les vrais ravissements, la soprano 1 et le contre-ténor, remarquables - l'air He was despised and rejected of men -, l'énergie du chœur, la douceur du son de l'orchestre, et Mister Christie qui invite le public à chanter l'Hallelujah repris en guise de bis - partie ténor, je ne me suis pas gêné (discrètement, et plus encore sur les aigus) ! Pensée pour vous, les amis et amies de la chorale du Lycée Voltaire ! Un petit regret, l'air The trumpet shall sound - pensée pour Raphaël - escamoté en sa moitié. Vrai qu'un ou deux autres airs de la partie finale ont été passés à l'as, histoire de raccourcir un peu... Vrai aussi que le basse était malade, le pauvre n'a pas arrêté de se moucher... Allez, pas de quoi chouetter un fa !
Au final, je dois bien le dire : oui, on peut être "absolument athée, totalement athée, hermétiquement athée, étonnamment athée, entièrement athée", et prendre un plaisir inouï à écouter un Messie - lors de ce qui ressemblait bien à un concert de Noël. Merci Julien.
PS - A ce sujet, je me permets de remercier la Philharmonie de Paris d'avoir eu la sagesse de ne pas renouveler la mise en situation scénique à laquelle eurent droit les spectateurs et spectatrices du concert Bach / Zimmermann du 20 octobre dernier, une croix érigée en arrière scène. C'était Bach, La passion de Jean et je ne sais quelle cantate, d'accord ! Mais quand est jouée La Mer de Ravel, on n'est pas obligé de mettre un bateau sur scène...
DK, le 14 décembre 2016
William Christie, Les Arts Florissants
Haendel, Le Messie
Philharmonie de Paris
C'est joliment résumé par Julien dans son tweet : "@philharmonie Un messie de Handel par @lesartsflo où la musique coule, limpide, de bout en bout, comme une source dans les verts pâturages". Bien vrai, cette soirée avec Les Arts Florissants et le très charismatique William Christie était superbe.
Je découvrais aussi bien cet ensemble que son chef - son renom ne m'avait tout de même pas échappé. Grande silhouette, geste vif, sourire généreux... M'enfin tu sens quand même qu'il faut pas trop le chercher, le William. D'entrée, "non, non" d'un geste de la main en direction d'un spectateur qui vient de le flasher "clic-clac". Et à plusieurs reprises, il n'hésitera pas à faire remarquer quelques toux particulièrement bruyantes - enchainer très vite les airs comme il le fait a aussi le mérite d'abréger les effusions bronchiteuses, bien joué !
Parmi les vrais ravissements, la soprano 1 et le contre-ténor, remarquables - l'air He was despised and rejected of men -, l'énergie du chœur, la douceur du son de l'orchestre, et Mister Christie qui invite le public à chanter l'Hallelujah repris en guise de bis - partie ténor, je ne me suis pas gêné (discrètement, et plus encore sur les aigus) ! Pensée pour vous, les amis et amies de la chorale du Lycée Voltaire ! Un petit regret, l'air The trumpet shall sound - pensée pour Raphaël - escamoté en sa moitié. Vrai qu'un ou deux autres airs de la partie finale ont été passés à l'as, histoire de raccourcir un peu... Vrai aussi que le basse était malade, le pauvre n'a pas arrêté de se moucher... Allez, pas de quoi chouetter un fa !
Au final, je dois bien le dire : oui, on peut être "absolument athée, totalement athée, hermétiquement athée, étonnamment athée, entièrement athée", et prendre un plaisir inouï à écouter un Messie - lors de ce qui ressemblait bien à un concert de Noël. Merci Julien.
PS - A ce sujet, je me permets de remercier la Philharmonie de Paris d'avoir eu la sagesse de ne pas renouveler la mise en situation scénique à laquelle eurent droit les spectateurs et spectatrices du concert Bach / Zimmermann du 20 octobre dernier, une croix érigée en arrière scène. C'était Bach, La passion de Jean et je ne sais quelle cantate, d'accord ! Mais quand est jouée La Mer de Ravel, on n'est pas obligé de mettre un bateau sur scène...
DK, le 14 décembre 2016
[Concert] Sir Roger Norrington, Orchestre de chambre de Paris @ Théâtre des Champs-Elysées
- 10 février 2016
Sir Roger Norrington, Orchestre de chambre de Paris
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonies N° 39, 40 et 41
Théâtre des Champs-Élysées
Bien joli moment de musique avec les Symphonies N° 39, 40 et 41 du "p'tit père Mozart", ses trois dernières, interprétées par l'Orchestre de Chambre de Paris, dirigé par Sir Roger Norrington. Un sacré bonhomme ! Tout de noir vêtu, il entre sur scène, trainant sa grande carcasse dégingandée et son immense sourire jusqu'à la chaise depuis laquelle il va diriger le concert. Et le voilà aussitôt lancé à vive allure - les tempos rapides sont sa marque de fabrique - vers les splendeurs Mozart. De grands mouvements de bras, tantôt nonchalants, tantôt extatiques, sacrée allure ! Et à chaque fin de mouvement, il laisse tourner sa chaise jusqu'au public, pour le gratifier d'une mimique improbable. C'est d'abord surprenant, ensuite très charmant.
Un somptueux mouvement lent dans la N° 40, l'ensemble d'une bonne facture, même ça glisse un peu sur les changements de rythme - pas une Rolls, l'Orchestre de chambre de Paris. On me dit néanmoins qu'il s'améliore de saison en saison, tant mieux !
Sir Roger Norrington, Orchestre de chambre de Paris
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonies N° 39, 40 et 41
Théâtre des Champs-Élysées
Bien joli moment de musique avec les Symphonies N° 39, 40 et 41 du "p'tit père Mozart", ses trois dernières, interprétées par l'Orchestre de Chambre de Paris, dirigé par Sir Roger Norrington. Un sacré bonhomme ! Tout de noir vêtu, il entre sur scène, trainant sa grande carcasse dégingandée et son immense sourire jusqu'à la chaise depuis laquelle il va diriger le concert. Et le voilà aussitôt lancé à vive allure - les tempos rapides sont sa marque de fabrique - vers les splendeurs Mozart. De grands mouvements de bras, tantôt nonchalants, tantôt extatiques, sacrée allure ! Et à chaque fin de mouvement, il laisse tourner sa chaise jusqu'au public, pour le gratifier d'une mimique improbable. C'est d'abord surprenant, ensuite très charmant.
Un somptueux mouvement lent dans la N° 40, l'ensemble d'une bonne facture, même ça glisse un peu sur les changements de rythme - pas une Rolls, l'Orchestre de chambre de Paris. On me dit néanmoins qu'il s'améliore de saison en saison, tant mieux !
[Concert] Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields @ Philharmonie de Paris
- 6 décembre 2016
Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields
Ludwig van Beethoven, Coriolan (ouverture) ; Concertos pour piano N° 2 et 4
Philharmonie de Paris
"- Murray Perahia, mardi, ça te dit ?
- Plus que tentant, mais je le vois jouer le même programme en février prochain à London avec ma soeur...
- Tu pourras comparer.
- Allez d'accord !"
Julien n'a pas vraiment eu à s'employer pour me convaincre de le suivre à la deuxième soirée parisienne de la tournée Beethovenienne de Murray Perahia et de l'ASMF. Je m'étais pourtant refusé de "doubler" Philharmonie et Barbican - entrainant probablement un peu Fred dans ce refus, j'espère qu'il ne m'en tiendra pas trop rigueur -, mais j'ai craqué. Ce programme, taillé sur mesure ! Mes deux concertos préférés de Ludovic de Bonn et cet air qui nous remonte de bien loin, mon hôte et moi, un soir d'amitié, soir de danse et d'ivresse - prophétisé par Ferré en 1982 dans la chanson nommée "Ludwig" ; il ne sait pas ça, mon ami... Le souvenir des superbes concertos 1 et 3 joués il y a quinze jours par la même équipe... La chance de pouvoir vivre de superbes moments de musique... Difficile de résister - et comment regretter ? Merci Julien.
Et à nouveau cette énergie ! Coriolan, donc, très joliment interprété - notez que l'orchestre joue alors sans chef, et c'est bien quand il n'y a plus de chef . Un Concerto N° 2 tout à fait somptueux. Perahia au sommet dans sa partie solo du premier mouvement, alternance de moments de gravité et de douceur donnant, à mon goût, un souffle très Beethovenien au plus Mozartien des concertos de Ludwig. Et quel entrain ! tout au long de l’œuvre - et du concert. Allez, un brin trop dans le deuxième mouvement pour moi qui suis tenu par la version de Glenn Gould avec Ernest MacMillan.
Un aparté.
Un spectateur assis pas loin de nous a eu la tentation d'applaudir ce deuxième mouvement, et s'est aussitôt fait rembarrer, ce que je trouve profondément injuste. Loin de moi la volonté, avant même de les remettre en cause, d'interroger sur ce que l'on appelle les usages. Tentons un peu de discernement. Quelqu'un que l'on rabroue parce qu'il déroge à la règle quand vient la fin du deuxième mouvement, c'est quelqu'un qui n'y a pas dérogé à la fin du premier. Qui connait donc la règle. Or, si, malgré cela, lui vient malgré tout l'envie de la dépasser, c'est qu'il ou elle a une bonne raison de le faire. Exprimer de la gratitude, de la satisfaction, du plaisir, que sais-je, son sentiment. "La musique, unique vecteeeur d'émôtions !" N'est-ce pas ce qui est écrit dans les très beaux livres rangés dans les très belles bibliothèques de tous ces gens qui font "chuuut" lorsque quelqu'un exprime les siennes ? Vraiment, la loi ne fait pas de sentiment.
Je reprends.
Le Concerto N° 4, mon chouchou... Si mon impression que Perahia a peut-être un peu de mal à garder l'élan qu'il donne à ses interprétations lors de la deuxième partie du concert s'est un peu confirmée (il a bien bouffé quelques notes par ci par là dans le 2 mais moins que dans le 4), l'émotion resta intacte. Léger, très ferme pourtant, un toucher vraiment remarquable. Parfois un peu trop de manières, mais tant de grâce ! Ouais, vraiment, bravo Murray ! Très chaudement salué par le public, en partie debout.
DK, le 7 décembre 2016
Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields
Ludwig van Beethoven, Coriolan (ouverture) ; Concertos pour piano N° 2 et 4
Philharmonie de Paris
"- Murray Perahia, mardi, ça te dit ?
- Plus que tentant, mais je le vois jouer le même programme en février prochain à London avec ma soeur...
- Tu pourras comparer.
- Allez d'accord !"
Julien n'a pas vraiment eu à s'employer pour me convaincre de le suivre à la deuxième soirée parisienne de la tournée Beethovenienne de Murray Perahia et de l'ASMF. Je m'étais pourtant refusé de "doubler" Philharmonie et Barbican - entrainant probablement un peu Fred dans ce refus, j'espère qu'il ne m'en tiendra pas trop rigueur -, mais j'ai craqué. Ce programme, taillé sur mesure ! Mes deux concertos préférés de Ludovic de Bonn et cet air qui nous remonte de bien loin, mon hôte et moi, un soir d'amitié, soir de danse et d'ivresse - prophétisé par Ferré en 1982 dans la chanson nommée "Ludwig" ; il ne sait pas ça, mon ami... Le souvenir des superbes concertos 1 et 3 joués il y a quinze jours par la même équipe... La chance de pouvoir vivre de superbes moments de musique... Difficile de résister - et comment regretter ? Merci Julien.
Et à nouveau cette énergie ! Coriolan, donc, très joliment interprété - notez que l'orchestre joue alors sans chef, et c'est bien quand il n'y a plus de chef . Un Concerto N° 2 tout à fait somptueux. Perahia au sommet dans sa partie solo du premier mouvement, alternance de moments de gravité et de douceur donnant, à mon goût, un souffle très Beethovenien au plus Mozartien des concertos de Ludwig. Et quel entrain ! tout au long de l’œuvre - et du concert. Allez, un brin trop dans le deuxième mouvement pour moi qui suis tenu par la version de Glenn Gould avec Ernest MacMillan.
Un aparté.
Un spectateur assis pas loin de nous a eu la tentation d'applaudir ce deuxième mouvement, et s'est aussitôt fait rembarrer, ce que je trouve profondément injuste. Loin de moi la volonté, avant même de les remettre en cause, d'interroger sur ce que l'on appelle les usages. Tentons un peu de discernement. Quelqu'un que l'on rabroue parce qu'il déroge à la règle quand vient la fin du deuxième mouvement, c'est quelqu'un qui n'y a pas dérogé à la fin du premier. Qui connait donc la règle. Or, si, malgré cela, lui vient malgré tout l'envie de la dépasser, c'est qu'il ou elle a une bonne raison de le faire. Exprimer de la gratitude, de la satisfaction, du plaisir, que sais-je, son sentiment. "La musique, unique vecteeeur d'émôtions !" N'est-ce pas ce qui est écrit dans les très beaux livres rangés dans les très belles bibliothèques de tous ces gens qui font "chuuut" lorsque quelqu'un exprime les siennes ? Vraiment, la loi ne fait pas de sentiment.
Je reprends.
Le Concerto N° 4, mon chouchou... Si mon impression que Perahia a peut-être un peu de mal à garder l'élan qu'il donne à ses interprétations lors de la deuxième partie du concert s'est un peu confirmée (il a bien bouffé quelques notes par ci par là dans le 2 mais moins que dans le 4), l'émotion resta intacte. Léger, très ferme pourtant, un toucher vraiment remarquable. Parfois un peu trop de manières, mais tant de grâce ! Ouais, vraiment, bravo Murray ! Très chaudement salué par le public, en partie debout.
DK, le 7 décembre 2016
[Concert] Sayaka Shoji, Orchestre Philharmonique de Radio France, Osmo Vänskä @ Auditorium de Radio France
- 2 décembre 2016
Sayaka Shoji, Orchestre Philharmonique de Radio France, Osmo Vänskä
Dmitri Kabalevski, Les comédiens - Piotr Ilitch Tchaïkovski, Concerto pour violon - Carl Nielsen, Symphonie N° 4
Auditorium de Radio France
Moment d'enchantement !
Pour rater l'audition de harpe de Lila, il me fallait une bonne raison. Sayaka Shoji. Celle dont l'interprétation du concerto de Brahms me bouleversa, accordait l'une de ses rares apparitions de la saison à Paris, pour le concerto pour violon de Tchaïkovski - virtuoses only ! Je frémissais d'impatience de voir devant moi ce talent incroyable, et de lui accorder, en pleine confiance, toute mon attention. Elle m'a prise. Elle m'a emmenée. Jusqu'aux larmes.
Bien plus que l'admirable numéro technique dont je la savais capable, ce sont de prodigieux tourbillons de grâce, de douceur, de gravité parfois, de tendresse aussi, que Sayaka et son violon nous ont offerts. Son toucher, d'une précision quasi unique, son chant, rayonnant, les mouvements de ses mains, de son corps tout entier... C'est bien au-delà du ravissement que nous porte cette artiste de génie. C'est au-delà des murs, au-delà des astres et des cieux. Sayaka Shoji, c'est fabuleux !
En sortant, je tombais d'accord avec ce que me dit Renaud : "Jamais entendu jouer aussi bien en live de ma vie !" Et qu'importe si, ces derniers mois, nous avons entendu Joshua Bell, Maxim Vengerov, Itzhak Perlman - il y a Gidon Kremer peut-être, mais Renaud n'y était pas. Bien content d'avoir partagé ce moment avec celui qui me fit découvrir cette artiste, cette œuvre, cet instrument.
Avec Les comédiens de Dmitri Kabalevski, une œuvre pleine d'entrain pour se mettre en jambes - xylophone pétaradant et belle section de percus -, et la symphonie N° 4 "l'inextinguible" pour se faire un peu chier en fin de programme. L'orchestre de Radio France, assez jeune, très dynamique, convaincant. Une superbe rencontre avec l'éblouissante Sayaka Shoji, une soirée inoubliable.
*
Première visite de l'Auditorium de Radio France, chouette endroit, entièrement boisé, un peu rigide quand même - pas la moindre courbe ! Acoustique assez chaude, moins dynamique qu'à la Philharmonie. Mais alors, pas mal de petits bugs dans tous les sens. Le programme qui annonce les œuvres dans le désordre, les gens mal placés, et surtout la sono qui se met à cracher juste avant le concert et un - infime, certes, mais quand même - bruit de masse durant toute la première partie.
Il a fallu que le régisseur tombe sur nous, nous demande si on avait été dérangé. Je suis resté soft. Le gars s'est barré en s'excusant - cool man, no problemo ! - et en nous disant que la sono venait d'être totalement coupée. Impeccable après... En même temps, avec Nielsen, t'as pas souvent l'occasion de te rendre compte si ton voisin de droite n'est pas en train de casser de la vaisselle. Alors un bruit de masse...
PS - Le concert était retransmis par la station de radio France-Musique, il est disponible à l'écoute sur son site (pour combien de temps, je ne sais pas).
DK, le 3 décembre 2016
Sayaka Shoji, Orchestre Philharmonique de Radio France, Osmo Vänskä
Dmitri Kabalevski, Les comédiens - Piotr Ilitch Tchaïkovski, Concerto pour violon - Carl Nielsen, Symphonie N° 4
Auditorium de Radio France
Moment d'enchantement !
Pour rater l'audition de harpe de Lila, il me fallait une bonne raison. Sayaka Shoji. Celle dont l'interprétation du concerto de Brahms me bouleversa, accordait l'une de ses rares apparitions de la saison à Paris, pour le concerto pour violon de Tchaïkovski - virtuoses only ! Je frémissais d'impatience de voir devant moi ce talent incroyable, et de lui accorder, en pleine confiance, toute mon attention. Elle m'a prise. Elle m'a emmenée. Jusqu'aux larmes.
Bien plus que l'admirable numéro technique dont je la savais capable, ce sont de prodigieux tourbillons de grâce, de douceur, de gravité parfois, de tendresse aussi, que Sayaka et son violon nous ont offerts. Son toucher, d'une précision quasi unique, son chant, rayonnant, les mouvements de ses mains, de son corps tout entier... C'est bien au-delà du ravissement que nous porte cette artiste de génie. C'est au-delà des murs, au-delà des astres et des cieux. Sayaka Shoji, c'est fabuleux !
En sortant, je tombais d'accord avec ce que me dit Renaud : "Jamais entendu jouer aussi bien en live de ma vie !" Et qu'importe si, ces derniers mois, nous avons entendu Joshua Bell, Maxim Vengerov, Itzhak Perlman - il y a Gidon Kremer peut-être, mais Renaud n'y était pas. Bien content d'avoir partagé ce moment avec celui qui me fit découvrir cette artiste, cette œuvre, cet instrument.
Avec Les comédiens de Dmitri Kabalevski, une œuvre pleine d'entrain pour se mettre en jambes - xylophone pétaradant et belle section de percus -, et la symphonie N° 4 "l'inextinguible" pour se faire un peu chier en fin de programme. L'orchestre de Radio France, assez jeune, très dynamique, convaincant. Une superbe rencontre avec l'éblouissante Sayaka Shoji, une soirée inoubliable.
*
Première visite de l'Auditorium de Radio France, chouette endroit, entièrement boisé, un peu rigide quand même - pas la moindre courbe ! Acoustique assez chaude, moins dynamique qu'à la Philharmonie. Mais alors, pas mal de petits bugs dans tous les sens. Le programme qui annonce les œuvres dans le désordre, les gens mal placés, et surtout la sono qui se met à cracher juste avant le concert et un - infime, certes, mais quand même - bruit de masse durant toute la première partie.
Il a fallu que le régisseur tombe sur nous, nous demande si on avait été dérangé. Je suis resté soft. Le gars s'est barré en s'excusant - cool man, no problemo ! - et en nous disant que la sono venait d'être totalement coupée. Impeccable après... En même temps, avec Nielsen, t'as pas souvent l'occasion de te rendre compte si ton voisin de droite n'est pas en train de casser de la vaisselle. Alors un bruit de masse...
PS - Le concert était retransmis par la station de radio France-Musique, il est disponible à l'écoute sur son site (pour combien de temps, je ne sais pas).
DK, le 3 décembre 2016
[Concert] Ludwig von 88 @ Le Trianon
- 26 novembre 2016
Ludwig von 88
( Première partie : LaTwal)
Le Trianon (Paris)
Dix-huit ans qu'ils n'étaient pas montés sur scène ? Quand tu relâches le bouton "Pause", la bande repart comme si de rien n'était, c'est dingue ! Quand Max nous a embarqués, avec Élie, pour ce retour de Ludwig von 88 à Paris, je ne savais pas trop où on allait. A part les deux chansons cannabiques, le maxi Séoul 88, et "Louison Louison Louison Bobet" - ça va faire trente ans qu'un ami me la sort régulièrement, celle-là -, je ne connais pas vraiment Ludwig. Il y a le nom, quoi. Quand tu as mon âge, que ce qui se fait dans les marges t'intéresse un peu, ça te parle. Mais de là à m'imaginer... Terrible. Te-rrible !
D'abord, musicalement, c'est top ! Des chansons courtes aux paroles allant de l'absurde le plus charmant aux évocations faussement débonnaires, une vraie richesse mélodique, les rythmes exigeants de celui qui est par ailleurs notre collègue, Jean-Mi alias Junior Cony. Un vrai délire scénique, tenues improbables, peluches raffinées, cotillons et confettis, des énormes ballons de baudruche, du mouvement, de partout, en permanence - bon sang, que ça fait du bien ! Super show, totalement convaincu.
Et puis il n'y a pas que le groupe qui repart comme au XXè, le public avec lui ! Carré sur les paroles, ça va chanter jusqu'à la fin, des slams dès la deuxième chanson, un bon pogo bien massif en fin de concert - bien sûr, le pogo en est une déclinaison particulière, mais il y a du partage dans tout ça. Un bienfait. Je crois que tout le monde l'a bien senti. Et puis, il y a du sourire - ah ! ça change du public de Pleyel... Une belle ambiance, un beau moment de vie. Merci Max !
Un petit salut à LaTwal, Géraldine et Jean-Mi, un groupe qui fait partie de pas mal de nos proximités et qu'on aime bien.
DK, le 28 novembre 2016
Ludwig von 88
( Première partie : LaTwal)
Le Trianon (Paris)
Dix-huit ans qu'ils n'étaient pas montés sur scène ? Quand tu relâches le bouton "Pause", la bande repart comme si de rien n'était, c'est dingue ! Quand Max nous a embarqués, avec Élie, pour ce retour de Ludwig von 88 à Paris, je ne savais pas trop où on allait. A part les deux chansons cannabiques, le maxi Séoul 88, et "Louison Louison Louison Bobet" - ça va faire trente ans qu'un ami me la sort régulièrement, celle-là -, je ne connais pas vraiment Ludwig. Il y a le nom, quoi. Quand tu as mon âge, que ce qui se fait dans les marges t'intéresse un peu, ça te parle. Mais de là à m'imaginer... Terrible. Te-rrible !
D'abord, musicalement, c'est top ! Des chansons courtes aux paroles allant de l'absurde le plus charmant aux évocations faussement débonnaires, une vraie richesse mélodique, les rythmes exigeants de celui qui est par ailleurs notre collègue, Jean-Mi alias Junior Cony. Un vrai délire scénique, tenues improbables, peluches raffinées, cotillons et confettis, des énormes ballons de baudruche, du mouvement, de partout, en permanence - bon sang, que ça fait du bien ! Super show, totalement convaincu.
Et puis il n'y a pas que le groupe qui repart comme au XXè, le public avec lui ! Carré sur les paroles, ça va chanter jusqu'à la fin, des slams dès la deuxième chanson, un bon pogo bien massif en fin de concert - bien sûr, le pogo en est une déclinaison particulière, mais il y a du partage dans tout ça. Un bienfait. Je crois que tout le monde l'a bien senti. Et puis, il y a du sourire - ah ! ça change du public de Pleyel... Une belle ambiance, un beau moment de vie. Merci Max !
Un petit salut à LaTwal, Géraldine et Jean-Mi, un groupe qui fait partie de pas mal de nos proximités et qu'on aime bien.
DK, le 28 novembre 2016
[Concert] Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields @ Philharmonie de Paris
- 23 novembre 2016
Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields
Ludwig van Beethoven, Les créatures de Prométhée (ouverture) ; Concertos pour piano N° 1 et 3
Philharmonie de Paris
Il me devait une revanche, Mister Perahia, après son concerto Jeunehomme de Mozart donné l'an passé. C'est chose belle et bien faite ! Un superbe Concerto N° 1 (c'est celui que je connais le moins des deux concertos pour piano de Mozart de Beethoven), un orchestre plein d'énergie - beaucoup apprécié ses attaques très vives -, Perahia sur le même élan, et cela non sans une admirable précision, une délicieuse légèreté, une apaisante douceur. Et si cette grâce ne l'a pas quittée, il a eu un peu de mal à maintenir cet entrain pour le Concerto N° 3 - allant même jusqu'à trébucher sur le rythme dans le premier mouvement (Allegro con brio) - Fredo l'a relevé aussi -, et, allez, peut-être un petit pain dans le rondo. Des imprécisions passant bien inaperçues à côté du talent de Monsieur Perahia, figure mythique de la jeunesse. Chouette soirée.
Bah bravo Murray ! (* Ref. pas nécess.)
On se revoit en février à London !
DK, le 24 novembre 2016
Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields
Ludwig van Beethoven, Les créatures de Prométhée (ouverture) ; Concertos pour piano N° 1 et 3
Philharmonie de Paris
Il me devait une revanche, Mister Perahia, après son concerto Jeunehomme de Mozart donné l'an passé. C'est chose belle et bien faite ! Un superbe Concerto N° 1 (c'est celui que je connais le moins des deux concertos pour piano de Mozart de Beethoven), un orchestre plein d'énergie - beaucoup apprécié ses attaques très vives -, Perahia sur le même élan, et cela non sans une admirable précision, une délicieuse légèreté, une apaisante douceur. Et si cette grâce ne l'a pas quittée, il a eu un peu de mal à maintenir cet entrain pour le Concerto N° 3 - allant même jusqu'à trébucher sur le rythme dans le premier mouvement (Allegro con brio) - Fredo l'a relevé aussi -, et, allez, peut-être un petit pain dans le rondo. Des imprécisions passant bien inaperçues à côté du talent de Monsieur Perahia, figure mythique de la jeunesse. Chouette soirée.
Bah bravo Murray ! (* Ref. pas nécess.)
On se revoit en février à London !
DK, le 24 novembre 2016
[Concert] Tugan Sokhiev, Orchestre National du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai @ Philharmonie de Paris
- 18 novembre 2016
Tugan Sokhiev, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai
Hugues Dufourt, Ur-Geräusch - Ludwig van Beethoven, Triple concerto - Johannes Brahms, Symphonie N° 4
Philharmonie de Paris
"Orchestres en fête", je veux bien ! On ne peut pas dire pour autant que la musique ait vraiment été à la fête, hier soir, à la Philharmonie de Paris. Avant de livrer les quelques déceptions avec lesquelles je suis rentré - d'être un peu dur, voire pire -, je vais d'emblée évoquer les points positifs et les satisfactions de la soirée. Oui, ce que je vais dire par la suite ne m'a pas empêché de vivre un agréable moment de musique.
Le son très clair et dynamique de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, et la très belle interprétation donnée de cette Symphonie N° 4 (quelle merveille de tristesse et d'énergie, elle est faite par ce Brahms qui s'est débarrassé des grandes influences, qui ne joue plus que sa propre partition). Le pianiste Sunwook Kim, que je savais peu soucieux des convenances, et qui salue l'arrière-scène en premier - c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... Le plaisir, en soi, de cette acoustique incroyable (pas la moindre perturbation, youpi !). Le bonheur d'emmener celui qui m'a fait, celui qui a fait pas mal de mes goûts du coup, voir l’œuvre à laquelle il est le plus associé dans mon esprit (après je ne sais quelle chanson de Jean Ferrat quand même) - mais ça, c'est autre chose.
Venons-en à ce qui fâche. Ce Triple concerto. Peut-être que j'en attendais trop, toujours est-il que je suis passé totalement à côté de ce qui a été joué. Et les faussetés de Guy Braunstein au violon n'y sont pas étrangères. Quelle lourdeur dans les coups d'archet, un vrai manque de nuance, plus encore d'émotion, et de vrais soucis de justesse. Franchement, si j'étais mal luné, je vous dirais bien qu'il m'a fait la même impression que le violoniste d'un orchestre mexicain dans un restau tex-mex de la banlieue de Belgrade. A côté de lui, Istvan Vardai et Sunwook Kim ont réussi à surnager, sans pour autant me régaler. Bon, il y a l’œuvre bien sûr, le joli son de l'ONCT...
Mais Ur-Geräusch, Hugues Dufourt... Oulalaaah ! Je reconnais bien volontiers que je suis assez hermétique à la musique spectrale et autres formes contemporaines - ses adeptes pourront donc bien cracher sur les propos réactionnaires que je vais tenir. Tant d'instruments pour si peu de musique ! Une incroyable panoplie déployée pour jouer Mister Dufourt - venu, en toute simplicité, nous saluer sur scène ; merci bien. Jusqu'à la batterie ! Mieux, le tambour à eau... "Oh, c'est d'un raffiné !" Tu parles ! Ridicule, ouais ?! Pas loin du prétentieux. Et ces pauvres instruments torturés, bien plus que mes oreilles ! La harpe parfois jouée cordes distendues... Trente minutes - trente-et-une de trop, si on ajoute celle à laquelle l'auteur a pensé l’œuvre - d'un mauvais film d'horreur de série B, ponctuées par des applaudissements plus que mouligas.
Eh ! Mais vous, Brahms...
DK, le 19 novembre 2016
Tugan Sokhiev, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai
Hugues Dufourt, Ur-Geräusch - Ludwig van Beethoven, Triple concerto - Johannes Brahms, Symphonie N° 4
Philharmonie de Paris
"Orchestres en fête", je veux bien ! On ne peut pas dire pour autant que la musique ait vraiment été à la fête, hier soir, à la Philharmonie de Paris. Avant de livrer les quelques déceptions avec lesquelles je suis rentré - d'être un peu dur, voire pire -, je vais d'emblée évoquer les points positifs et les satisfactions de la soirée. Oui, ce que je vais dire par la suite ne m'a pas empêché de vivre un agréable moment de musique.
Le son très clair et dynamique de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, et la très belle interprétation donnée de cette Symphonie N° 4 (quelle merveille de tristesse et d'énergie, elle est faite par ce Brahms qui s'est débarrassé des grandes influences, qui ne joue plus que sa propre partition). Le pianiste Sunwook Kim, que je savais peu soucieux des convenances, et qui salue l'arrière-scène en premier - c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... Le plaisir, en soi, de cette acoustique incroyable (pas la moindre perturbation, youpi !). Le bonheur d'emmener celui qui m'a fait, celui qui a fait pas mal de mes goûts du coup, voir l’œuvre à laquelle il est le plus associé dans mon esprit (après je ne sais quelle chanson de Jean Ferrat quand même) - mais ça, c'est autre chose.
Venons-en à ce qui fâche. Ce Triple concerto. Peut-être que j'en attendais trop, toujours est-il que je suis passé totalement à côté de ce qui a été joué. Et les faussetés de Guy Braunstein au violon n'y sont pas étrangères. Quelle lourdeur dans les coups d'archet, un vrai manque de nuance, plus encore d'émotion, et de vrais soucis de justesse. Franchement, si j'étais mal luné, je vous dirais bien qu'il m'a fait la même impression que le violoniste d'un orchestre mexicain dans un restau tex-mex de la banlieue de Belgrade. A côté de lui, Istvan Vardai et Sunwook Kim ont réussi à surnager, sans pour autant me régaler. Bon, il y a l’œuvre bien sûr, le joli son de l'ONCT...
Mais Ur-Geräusch, Hugues Dufourt... Oulalaaah ! Je reconnais bien volontiers que je suis assez hermétique à la musique spectrale et autres formes contemporaines - ses adeptes pourront donc bien cracher sur les propos réactionnaires que je vais tenir. Tant d'instruments pour si peu de musique ! Une incroyable panoplie déployée pour jouer Mister Dufourt - venu, en toute simplicité, nous saluer sur scène ; merci bien. Jusqu'à la batterie ! Mieux, le tambour à eau... "Oh, c'est d'un raffiné !" Tu parles ! Ridicule, ouais ?! Pas loin du prétentieux. Et ces pauvres instruments torturés, bien plus que mes oreilles ! La harpe parfois jouée cordes distendues... Trente minutes - trente-et-une de trop, si on ajoute celle à laquelle l'auteur a pensé l’œuvre - d'un mauvais film d'horreur de série B, ponctuées par des applaudissements plus que mouligas.
Eh ! Mais vous, Brahms...
DK, le 19 novembre 2016
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[Concert] Enrique Mazzola, Orchestre national d'Ile-de-France, Louis Lortie, Ann-Estelle Médouze @ Philharmonie de Paris
- 17 novembre 2016
Enrique Mazzola, Orchestre national d'Ile-de-France, Louis Lortie, Ann-Estelle Médouze @ Philharmonie de Paris
Frédéric Chopin, Concerto pour piano N° 1 - John Williams, La liste de Schindler (extraits) - Bela Bartok, Le mandarin merveilleux
Philharmonie de Paris
FB, le 17 novembre 2016
Enrique Mazzola, Orchestre national d'Ile-de-France, Louis Lortie, Ann-Estelle Médouze @ Philharmonie de Paris
Frédéric Chopin, Concerto pour piano N° 1 - John Williams, La liste de Schindler (extraits) - Bela Bartok, Le mandarin merveilleux
Philharmonie de Paris
FB, le 17 novembre 2016
[Concert] Philippe Jordan, Orchestre de l'Opéra national de Paris @ Philharmonie de Paris
- 16 novembre 2016
Philippe Jordan, Orchestre de l'Opéra national de Paris
Gustav Mahler, Symphonie N° 9
Philharmonie de Paris
La neuvième, monument crépusculaire, oscille entre murmure et démesure (avec ses 7 percussionnistes et trois cloches) en quatre mouvements, dont le second empli de moments "grotesques", le quatrième, véritable requiem où les cordes vont jusqu'à s'éteindre dans un indicible glissé des violoncelles et des violons, dans le silence de la Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, dans un long moment suspendu de tout l'orchestre, figé, à l'image de Philippe Jordan, véritable conducteur du corbillard de Mahler, dont cette œuvre ne sera jouée qu'après sa mort.
FB, le 16 novembre 2016
Philippe Jordan, Orchestre de l'Opéra national de Paris
Gustav Mahler, Symphonie N° 9
Philharmonie de Paris
La neuvième, monument crépusculaire, oscille entre murmure et démesure (avec ses 7 percussionnistes et trois cloches) en quatre mouvements, dont le second empli de moments "grotesques", le quatrième, véritable requiem où les cordes vont jusqu'à s'éteindre dans un indicible glissé des violoncelles et des violons, dans le silence de la Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, dans un long moment suspendu de tout l'orchestre, figé, à l'image de Philippe Jordan, véritable conducteur du corbillard de Mahler, dont cette œuvre ne sera jouée qu'après sa mort.
FB, le 16 novembre 2016
[Concert] John Eliot Gardiner, Kristian Bezuidenhout, Orchestre Révolutionnaire et Romantique @ Philharmonie de Paris
- 11 novembre 2016
John Eliot Gardiner, Orchestre Révolutionnaire et Romantique, Kristian Bezuidenhout
Johannes Brahms, Sérénade N° 2 - Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 4 - Schubert, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris
D'accord, n'est pas Maurizio Pollini qui veut. Oui, pour moi qui suis totalement amoureux du bien peu considéré et pourtant fabuleux Concerto pour piano n° 4 de Ludwig, la version que l'immense pianiste italien a enregistré avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Karl Böhm, est LA référence indépassable, celle qui me tient prisonnier. Ce soir, c'est une superbe version (voir la fiche du concert sur le site de l'ORR) que nous ont proposés l'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, emmené par son créateur, John Eliot Gardiner, et accompagné du pianiste Kristian Bezuidenhout.
Joué sur une cadence très enlevée - compensée par la douceur du son produit par les instruments anciens -, ce qui donne à l’œuvre beaucoup de vigueur. Gentleman Bezuidenhout sur pianoforte, forcément, il n'a pas la simplicité toute en élégance de Pollini, mais indéniablement beaucoup de grâce - sa partie solo de premier mouvement (allegro moderato), très classique mais pleine d'émotion. Il lui arriva même d'en mettre un peu trop, comme dans son premier moment calme du troisième mouvement (rondo) - l'un des (si ce n'est le) moments qui m'émeuvent le plus dans ce que le génie de Bonn composa ; j'en entends un d'ici dire "toute Mozartienne" - sur laquelle, excès de légèreté, il passa à côté de certaines notes. Mais c'est pinailler, sans doute. Car c'est de tout coeur que Fredo et moi, et les gens autour, et tout le public, jusqu'à Mister Minister of zi Intérieur*, avons applaudi.
Et pour Brahms, une sérénade sans violons très convaincante, et pour Schubert, une symphonie à la créativité timide, œuvres que je découvrais. Charmé par le son plein de délicatesse de l'ORR.
L'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, c'est Mister John Eliot Gardiner qui lui a donné vie en 1989. Une dénomination française pour une formation bien british, qui tente de rendre à la musique ses aspects d'époque. C'est pour cela que ce sont des instruments anciens qui sont utilisés. Et peut-être est-ce pour cela aussi que les violonistes ont joué la symphonie debout, à creuser. Mister Gardiner, un tout jeune homme qui, à la fin du concert, fait sauter ses instruments à vent... " jump " ! Merci à lui, merci à eux et elles, une très belle soirée.
Après... Fredo aussi, il l'entend, la machinerie ! Ah ! On va surveiller.
* Et tout le gotha du premier rang, il se reconnaitra.
DK, le 12 novembre 2016
John Eliot Gardiner, Orchestre Révolutionnaire et Romantique, Kristian Bezuidenhout
Johannes Brahms, Sérénade N° 2 - Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 4 - Schubert, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris
D'accord, n'est pas Maurizio Pollini qui veut. Oui, pour moi qui suis totalement amoureux du bien peu considéré et pourtant fabuleux Concerto pour piano n° 4 de Ludwig, la version que l'immense pianiste italien a enregistré avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Karl Böhm, est LA référence indépassable, celle qui me tient prisonnier. Ce soir, c'est une superbe version (voir la fiche du concert sur le site de l'ORR) que nous ont proposés l'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, emmené par son créateur, John Eliot Gardiner, et accompagné du pianiste Kristian Bezuidenhout.
Joué sur une cadence très enlevée - compensée par la douceur du son produit par les instruments anciens -, ce qui donne à l’œuvre beaucoup de vigueur. Gentleman Bezuidenhout sur pianoforte, forcément, il n'a pas la simplicité toute en élégance de Pollini, mais indéniablement beaucoup de grâce - sa partie solo de premier mouvement (allegro moderato), très classique mais pleine d'émotion. Il lui arriva même d'en mettre un peu trop, comme dans son premier moment calme du troisième mouvement (rondo) - l'un des (si ce n'est le) moments qui m'émeuvent le plus dans ce que le génie de Bonn composa ; j'en entends un d'ici dire "toute Mozartienne" - sur laquelle, excès de légèreté, il passa à côté de certaines notes. Mais c'est pinailler, sans doute. Car c'est de tout coeur que Fredo et moi, et les gens autour, et tout le public, jusqu'à Mister Minister of zi Intérieur*, avons applaudi.
Et pour Brahms, une sérénade sans violons très convaincante, et pour Schubert, une symphonie à la créativité timide, œuvres que je découvrais. Charmé par le son plein de délicatesse de l'ORR.
L'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, c'est Mister John Eliot Gardiner qui lui a donné vie en 1989. Une dénomination française pour une formation bien british, qui tente de rendre à la musique ses aspects d'époque. C'est pour cela que ce sont des instruments anciens qui sont utilisés. Et peut-être est-ce pour cela aussi que les violonistes ont joué la symphonie debout, à creuser. Mister Gardiner, un tout jeune homme qui, à la fin du concert, fait sauter ses instruments à vent... " jump " ! Merci à lui, merci à eux et elles, une très belle soirée.
Après... Fredo aussi, il l'entend, la machinerie ! Ah ! On va surveiller.
* Et tout le gotha du premier rang, il se reconnaitra.
DK, le 12 novembre 2016
[Concert] Joshua Bell, Daniel Harding, OdP @ Philharmonie de Paris
- 9 novembre 2016
Joshua Bell, Daniel Harding, Orchestre de Paris
Johannes Brahms, Concerto pour violon - Gustav Mahler, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris
Pour bien faire, il faudrait que je sollicite le moteur de recherche, qu'il me trouve une citation à la noix, d'un mec à la noix, qui dit THE chose essentielle, combien la musique a douci les beurres - en noix. Parce que c'est bien vrai. Une plongée dans le répertoire romantique, Brahms et Mahler dans toute leur flamboyance, prescription efficace pour se remettre d'une Nuit entre stupéfaction et accablement, l'élection de Trump. Revoir Joshua Bell après son enchanteur concerto de Tchaïkovsky la saison dernière, faire vraiment connaissance avec le nouveau directeur musical de notre orchestre, Daniel Harding, plein de bonnes raisons d'être enthousiaste. Ressorti conquis deux heures plus tard.
Joshua Bell précis, charmant, plein d'entrain, manquant peut-être un peu de présence ou d'amplitude dans ses parties solo - le pauvre passait après Vengerov. Renaud, qui était avec moi, l'a trouvé un peu lourd sur l'archet. Renaud, c'est mon pote violoniste qui fait du ciment et coupe des arbres, le tout à mains nues. Une version plutôt dynamique de ce superbe Concerto pour violon de Brahms, une très belle interprétation, qui relègue définitivement dans l'oubli le naufrage Gil Shaham d'il y a deux saisons - pas encore assez brillant pour me désenamourer de Sayaka Shoji (à voir ici).
Et ce moment avec Mahler ! Quel bonheur ! - ce blog ne refusera aucune facilité. Qui donc peut s'ennuyer avec la musique de ce génie, qui plus est lorsqu'elle est jouée devant lui ? Même s'ils n'émettaient plus le moindre son, même s'il n'y avait plus de musique, le seul mouvement des musiciens jouant Mahler nous enchanterait. Une Symphonie n° 5 que je ne connaissais pas aussi bien que le concerto, un chef dont je découvrais le jeu, les façons, la gestuelle. Et si le personnage est plus remuant que son prédécesseur, Flegmatic Paavo, son jeu est tout en rondeur, douceur dans les attaques et les fins de phrases, sans pour autant manquer de tonus quand il le faut, particulièrement sur les fins. Julien, assis pas loin - mais tout de même -, vous dirait qu'il est un peu passé à côté de l'Adagietto "Mort à Venise". Pour ma part, je dis un grand YEA à Daniel Harding.
Après... Quelques petites remarques et réflexions. J'ai l'impression que le public de Pleyel a fini par lever ses craintes, et se fait de plus en plus présent du côté de la Porte de Pantin. Voilà qui n'aide pas à calmer les toux, évidemment. Harding obligé de se raviser juste avant d'attaquer l'Adagietto - très doux dans ses premières mesures, que le silence se fasse pour qu'il commence, cela ne relève pas du caprice de star. Voilà qui n'aide pas non plus à ce qu'un public plus populaire y prenne ses habitudes. On me dira que c'est inévitable - je ne m'y résoudrai pas.
L'Orchestre, pleine forme. Bon, ce n'est pas une Rolls non plus, notre orchestre de Paname. Mais il semble dans un vrai bon mood cette saison - même si le trompettiste fait quelques couacs un peu grrrrrk, il est chaleureusement applaudi, alors... Roule, Fredo ! Un petit coup de coeur pour Lola Descours, basson et contrebasson, ah ouais. Et puis, ce bruit de machinerie ! Aie aie aie ! Venant probablement d'un système de régulation de l'air... Couvert par la timbale quand elle joue à peine, mais criard quand le violon joue seul ! Comme ça n'a pas l'air de déranger grand monde... On verra.
Ah oui... Siffloter un truc pendant que Bell ou qui vous voulez joue... Mais... Non. Non, tout court.
DK, le 10 novembre 2016
Joshua Bell, Daniel Harding, Orchestre de Paris
Johannes Brahms, Concerto pour violon - Gustav Mahler, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris
Pour bien faire, il faudrait que je sollicite le moteur de recherche, qu'il me trouve une citation à la noix, d'un mec à la noix, qui dit THE chose essentielle, combien la musique a douci les beurres - en noix. Parce que c'est bien vrai. Une plongée dans le répertoire romantique, Brahms et Mahler dans toute leur flamboyance, prescription efficace pour se remettre d'une Nuit entre stupéfaction et accablement, l'élection de Trump. Revoir Joshua Bell après son enchanteur concerto de Tchaïkovsky la saison dernière, faire vraiment connaissance avec le nouveau directeur musical de notre orchestre, Daniel Harding, plein de bonnes raisons d'être enthousiaste. Ressorti conquis deux heures plus tard.
Joshua Bell précis, charmant, plein d'entrain, manquant peut-être un peu de présence ou d'amplitude dans ses parties solo - le pauvre passait après Vengerov. Renaud, qui était avec moi, l'a trouvé un peu lourd sur l'archet. Renaud, c'est mon pote violoniste qui fait du ciment et coupe des arbres, le tout à mains nues. Une version plutôt dynamique de ce superbe Concerto pour violon de Brahms, une très belle interprétation, qui relègue définitivement dans l'oubli le naufrage Gil Shaham d'il y a deux saisons - pas encore assez brillant pour me désenamourer de Sayaka Shoji (à voir ici).
Et ce moment avec Mahler ! Quel bonheur ! - ce blog ne refusera aucune facilité. Qui donc peut s'ennuyer avec la musique de ce génie, qui plus est lorsqu'elle est jouée devant lui ? Même s'ils n'émettaient plus le moindre son, même s'il n'y avait plus de musique, le seul mouvement des musiciens jouant Mahler nous enchanterait. Une Symphonie n° 5 que je ne connaissais pas aussi bien que le concerto, un chef dont je découvrais le jeu, les façons, la gestuelle. Et si le personnage est plus remuant que son prédécesseur, Flegmatic Paavo, son jeu est tout en rondeur, douceur dans les attaques et les fins de phrases, sans pour autant manquer de tonus quand il le faut, particulièrement sur les fins. Julien, assis pas loin - mais tout de même -, vous dirait qu'il est un peu passé à côté de l'Adagietto "Mort à Venise". Pour ma part, je dis un grand YEA à Daniel Harding.
Après... Quelques petites remarques et réflexions. J'ai l'impression que le public de Pleyel a fini par lever ses craintes, et se fait de plus en plus présent du côté de la Porte de Pantin. Voilà qui n'aide pas à calmer les toux, évidemment. Harding obligé de se raviser juste avant d'attaquer l'Adagietto - très doux dans ses premières mesures, que le silence se fasse pour qu'il commence, cela ne relève pas du caprice de star. Voilà qui n'aide pas non plus à ce qu'un public plus populaire y prenne ses habitudes. On me dira que c'est inévitable - je ne m'y résoudrai pas.
L'Orchestre, pleine forme. Bon, ce n'est pas une Rolls non plus, notre orchestre de Paname. Mais il semble dans un vrai bon mood cette saison - même si le trompettiste fait quelques couacs un peu grrrrrk, il est chaleureusement applaudi, alors... Roule, Fredo ! Un petit coup de coeur pour Lola Descours, basson et contrebasson, ah ouais. Et puis, ce bruit de machinerie ! Aie aie aie ! Venant probablement d'un système de régulation de l'air... Couvert par la timbale quand elle joue à peine, mais criard quand le violon joue seul ! Comme ça n'a pas l'air de déranger grand monde... On verra.
Ah oui... Siffloter un truc pendant que Bell ou qui vous voulez joue... Mais... Non. Non, tout court.
DK, le 10 novembre 2016
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Philharmonie de Paris
[Concert] Gautier Capuçon, Frank Braley @ Philharmonie de Paris
- 18 octobre 2016
Gautier Capuçon, Frank Braley
Ludwig von Beethoven, Sonates No 2, 4 et 5 pour violoncelle et piano ; Variations sur la Flûte Enchantée
Philharmonie de Paris
Il y a des fois où je ne sais pas m'y prendre. Choisir des sièges en arrière-scène lorsque vous venez écouter un instrument qui s'exprime dans des fréquences basses, que le musicien qui va l'utiliser va le faire dos à vous, n'est pas du tout une chose à faire - on peut même dire qu'il faut être un peu con. Et ce d'autant que j'avais déjà vu Gautier Capuçon, ici même, et que j'avais relevé combien son coup d'archet était délicat ! Allez, pas grave. Ce soir, le violoncelliste, son compère Frank Braley, leur compère Beethoven, nous ont offerts un très beau moment de musique, et de toutes ces émotions qui vont avec. L.V.B for life !
Quatre œuvres que je découvrais. La sonate No 2, première interprétée ce soir, la plus "jeune" (1796), dans laquelle on sent à quel point l'influence du génie de Salzbourg pèse encore sur celui de Bonn - tout particulièrement dans son dernier mouvement, un rondo imprégné d'une légèreté toute mozartienne. Les sonates No 4 et 5 ensuite, séparées ce soir par les Variations, mais qui composent les deux pans d'un même opus. Cette fois, c'est dans le Ludwig révolutionnaire, profond, tourmenté, passionné, héroïque, c'est dans tout ce qui s'esquisse de "romantique" dans ses compositions, que nous sommes pleinement plongés. Moment de grâce absolu que le deuxième mouvement de la No 5 - un "adagio con molto sentimento d'affetto" -, enchainé avec le troisième mouvement - fini le rondo, c'est par la fugue que Ludwig conclut cette œuvre toute en métaphysique... [clin d'oeil]
De très jolies Variations sur la Flûte Enchantée, truffées de dialogues entre les deux instruments, l'occasion de vérifier que la complicité entre Capuçon et Braley dépasse largement la connivence capillaire. Et pour notre plus grand plaisir, deux rappels, un extrait de la Méditation de Thaïs de Massenet (déjà entendu quelque part, ça...) et des Variations sur un thème de Rossini signées Paganini. Brillant ! Encore une très belle soirée à la Philharmonie de Paris (à un détail près, voir PS).
PS - Comme en témoigne la caméra installée sur scène, une captation du concert a eu lieu. Elle est disponible pendant six mois sur le site de la Philharmonie de Paris.
PS - Aie Aie Aie ! Pendant toute la première œuvre ce soir, d'insupportables "grillons", ultrasons parasites déjà entendus il y a quelques temps... et couplés à d'autres, plus marqués encore, persistants toute la soirée, que je présume liés à la présence des caméras sur scène... Est-ce que ces engins n'émettraient pas une sorte de bruit au moment où elles zooment et dézooment ?
PS - Ca tousse toujours pas mal, mais le petit effort de faire le silence au moment où les musiciens reprennent, big up au public de ce soir.
DK, le 19 octobre 2016.
Gautier Capuçon, Frank Braley
Ludwig von Beethoven, Sonates No 2, 4 et 5 pour violoncelle et piano ; Variations sur la Flûte Enchantée
Philharmonie de Paris
Il y a des fois où je ne sais pas m'y prendre. Choisir des sièges en arrière-scène lorsque vous venez écouter un instrument qui s'exprime dans des fréquences basses, que le musicien qui va l'utiliser va le faire dos à vous, n'est pas du tout une chose à faire - on peut même dire qu'il faut être un peu con. Et ce d'autant que j'avais déjà vu Gautier Capuçon, ici même, et que j'avais relevé combien son coup d'archet était délicat ! Allez, pas grave. Ce soir, le violoncelliste, son compère Frank Braley, leur compère Beethoven, nous ont offerts un très beau moment de musique, et de toutes ces émotions qui vont avec. L.V.B for life !
Quatre œuvres que je découvrais. La sonate No 2, première interprétée ce soir, la plus "jeune" (1796), dans laquelle on sent à quel point l'influence du génie de Salzbourg pèse encore sur celui de Bonn - tout particulièrement dans son dernier mouvement, un rondo imprégné d'une légèreté toute mozartienne. Les sonates No 4 et 5 ensuite, séparées ce soir par les Variations, mais qui composent les deux pans d'un même opus. Cette fois, c'est dans le Ludwig révolutionnaire, profond, tourmenté, passionné, héroïque, c'est dans tout ce qui s'esquisse de "romantique" dans ses compositions, que nous sommes pleinement plongés. Moment de grâce absolu que le deuxième mouvement de la No 5 - un "adagio con molto sentimento d'affetto" -, enchainé avec le troisième mouvement - fini le rondo, c'est par la fugue que Ludwig conclut cette œuvre toute en métaphysique... [clin d'oeil]
De très jolies Variations sur la Flûte Enchantée, truffées de dialogues entre les deux instruments, l'occasion de vérifier que la complicité entre Capuçon et Braley dépasse largement la connivence capillaire. Et pour notre plus grand plaisir, deux rappels, un extrait de la Méditation de Thaïs de Massenet (déjà entendu quelque part, ça...) et des Variations sur un thème de Rossini signées Paganini. Brillant ! Encore une très belle soirée à la Philharmonie de Paris (à un détail près, voir PS).
PS - Comme en témoigne la caméra installée sur scène, une captation du concert a eu lieu. Elle est disponible pendant six mois sur le site de la Philharmonie de Paris.
PS - Aie Aie Aie ! Pendant toute la première œuvre ce soir, d'insupportables "grillons", ultrasons parasites déjà entendus il y a quelques temps... et couplés à d'autres, plus marqués encore, persistants toute la soirée, que je présume liés à la présence des caméras sur scène... Est-ce que ces engins n'émettraient pas une sorte de bruit au moment où elles zooment et dézooment ?
PS - Ca tousse toujours pas mal, mais le petit effort de faire le silence au moment où les musiciens reprennent, big up au public de ce soir.
DK, le 19 octobre 2016.
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[Théâtre] Le Suicidé (Berliner Ensemble, Jean Bellorini) @ Théâtre Gérard Philippe CDN
- 14 octobre 2016
Berliner Ensemble (mise en scène : Jean Bellorini)
Nikolaï Erdman, Le Suicidé (version allemande)
Théâtre Gérard Philippe (TGP) - CDN
Au début, j'ai eu un peu peur. Arriver un peu malade, l'esprit encombré, pour deux heures de théâtre (ce qui n'est pas ma spécialité, c'est pourquoi je me garderai de toute analyse artistique), qui plus est auf Deutsch, c'est pas l'idéal. Mais bon, pour Bellorini... Au début, j'ai eu un peu peur. Fredo a vu qu'il ne restait plus que quelques places à la vente. "Bah c'est le Berliner Ensemble, la troupe créée par Berthold Brecht !" Ouais donc, la salle va être bondée, on va peut-être pas choper la petite banquette qu'on aime bien. Allez, on met ce genre de considérations de côté... Au début, j'ai eu un peu peur. Les premières minutes, les premiers tableaux, je ne retrouvais pas ce que je peux identifier comme la patte Bellorini. A peine de lumière, bien vite la musique, aucun doute, c'est lui. Mais mon état, la langue (cette idiote idée de renoncer d'emblée, et d'ignorer les surtitres auf Französich, allez je comprendrai ce que je peux avec les bribes de ce qui me reste... J'entrave que dalle... Ah si, tiens, "Genossen", "camarades"...), le tout se mêlant, je n'y étais pas. J'ai eu peur, un petit moment.
Puis vient cette superbe scène du banquet, et tout bascule. Les musiciens quittent leur balcon en arrière-scène et rejoignent les comédiens et comédiennes, ils les entourent - à vrai dire, c'est le moment où mon esprit les intègre enfin. Les convives s'installent - le jeune marxiste après les autres... Ah, qu'ils sont snobs, ces avant-gardistes ! Le cérémonial de la distribution des verres donne le ton. Et c'est parti pour un moment de vie où chacun se lâche, Semione Semionovitch le premier. Et lorsque tout le monde se saoule à grands coups de refrains populaires généreusement entonnés, et lorsque c'est sur "Creep" de Radiohead que son héros va se livrer à un improbable numéro de catharsis, lorsque tout cela semble évident, et charmant, et fou, c'est que la magie Bellorini opère, qu'il n'y a plus qu'à se laisser faire.
Émouvante intervention de la belle-mère de Semione, texte rajouté à l’œuvre pour rappeler la censure que subit cette oeuvre, et l'opprobre de son auteur, Nikolaï Erdman. La scène du tuba, au tout début, pleine d'humour et de tendresse. Et puis la neige... - comme une signature ? Un peu moins épatante que le reste, cette scénographie avec les néons. Et encore... Big up Bellorini !
PS - Jugée "politiquement fausse et extrêmement réactionnaire", cette pièce de 1928 sera interdite par le pouvoir soviétique jusqu'en 1987, dix-sept ans après la mort de son auteur...
PS - Pensez à rappeler à vos amis et amies de Seine Saint-Denis qu'ils bénéficient d'un tarif réduit au TGP.
DK, le 15 octobre 2016
Berliner Ensemble (mise en scène : Jean Bellorini)
Nikolaï Erdman, Le Suicidé (version allemande)
Théâtre Gérard Philippe (TGP) - CDN
Au début, j'ai eu un peu peur. Arriver un peu malade, l'esprit encombré, pour deux heures de théâtre (ce qui n'est pas ma spécialité, c'est pourquoi je me garderai de toute analyse artistique), qui plus est auf Deutsch, c'est pas l'idéal. Mais bon, pour Bellorini... Au début, j'ai eu un peu peur. Fredo a vu qu'il ne restait plus que quelques places à la vente. "Bah c'est le Berliner Ensemble, la troupe créée par Berthold Brecht !" Ouais donc, la salle va être bondée, on va peut-être pas choper la petite banquette qu'on aime bien. Allez, on met ce genre de considérations de côté... Au début, j'ai eu un peu peur. Les premières minutes, les premiers tableaux, je ne retrouvais pas ce que je peux identifier comme la patte Bellorini. A peine de lumière, bien vite la musique, aucun doute, c'est lui. Mais mon état, la langue (cette idiote idée de renoncer d'emblée, et d'ignorer les surtitres auf Französich, allez je comprendrai ce que je peux avec les bribes de ce qui me reste... J'entrave que dalle... Ah si, tiens, "Genossen", "camarades"...), le tout se mêlant, je n'y étais pas. J'ai eu peur, un petit moment.
Puis vient cette superbe scène du banquet, et tout bascule. Les musiciens quittent leur balcon en arrière-scène et rejoignent les comédiens et comédiennes, ils les entourent - à vrai dire, c'est le moment où mon esprit les intègre enfin. Les convives s'installent - le jeune marxiste après les autres... Ah, qu'ils sont snobs, ces avant-gardistes ! Le cérémonial de la distribution des verres donne le ton. Et c'est parti pour un moment de vie où chacun se lâche, Semione Semionovitch le premier. Et lorsque tout le monde se saoule à grands coups de refrains populaires généreusement entonnés, et lorsque c'est sur "Creep" de Radiohead que son héros va se livrer à un improbable numéro de catharsis, lorsque tout cela semble évident, et charmant, et fou, c'est que la magie Bellorini opère, qu'il n'y a plus qu'à se laisser faire.
Émouvante intervention de la belle-mère de Semione, texte rajouté à l’œuvre pour rappeler la censure que subit cette oeuvre, et l'opprobre de son auteur, Nikolaï Erdman. La scène du tuba, au tout début, pleine d'humour et de tendresse. Et puis la neige... - comme une signature ? Un peu moins épatante que le reste, cette scénographie avec les néons. Et encore... Big up Bellorini !
PS - Jugée "politiquement fausse et extrêmement réactionnaire", cette pièce de 1928 sera interdite par le pouvoir soviétique jusqu'en 1987, dix-sept ans après la mort de son auteur...
PS - Pensez à rappeler à vos amis et amies de Seine Saint-Denis qu'ils bénéficient d'un tarif réduit au TGP.
DK, le 15 octobre 2016
[Concert] Maxim Vengerov, Christoph Enschenbach, OdP @ Philharmonie de Paris (2ème soir)
- 6 octobre 2016
Maxim Vengerov, Christoph Eschenbach, Orchestre de Paris
Jean Sibelius, Concerto pour violon (Op. 47) - Antonin Dvorak, Symphonie N° 8 (Op. 88)
Philharmonie de Paris
Vengerov et "son concerto" deux soirs de suite à Paris... Je me suis fait un (gros) plaisir.
Avec, au passage, l'occasion d'esquisser une réponse à cette question : un artiste appelé à jouer, et rejouer, et rejouer encore, une oeuvre en particulier, oeuvre qu'il finit nécessairement par dominer totalement, se contente-t-il de se reposer sur son immense talent pour dérouler sa mécanique impeccable, réciter sa leçon non sans une forme d'automatisme, ou, maestro mais non moins homme, est-il lui aussi tantôt porté, tantôt contenu par l'unique de chaque jour ? Maxim Vengerov n'est évidemment pas une machine. Il est un homme, un artiste exceptionnel, traversé par des élans géniaux et des moments de fragilité. Mais, de quelque côté qu'on le prenne, il nous irradie de son talent. Une entame de premier mouvement presque imprécise avant de se lâcher totalement et le conclure de manière magistrale - une nouvelle fois applaudi. Un deuxième mouvement parfaitement exécuté - il est sans plus, ce mouvement, non ? Un troisième à nouveau éblouissant. Encore merci, Monsieur Vengerov.
Et puis cette symphonie de Dvorak, tout de même. Pleine d'entrain, un premier mouvement truffé de mélodies joyeuses, à commencer par la ritournelle de la flûte ; un deuxième plus romantique, faisant la part belle aux violoncelles ; l'improbable reprise, totalement survoltée, du thème à la fin du troisième ; le brâme des cors lorsque le quatrième mouvement explose. Qu'elles font du bien, ces oeuvres aux accents populaires ! Bref, ça m'a donné envie de creuser un peu ce qu'a fait Dvorak. Encore une très belle soirée, dans un très beau lieu - on ne s'en lasse pas.
PS - Dis, Vengerov deux soirs de suite, ça ne m'aurait même pas suffi pour m'offrir une part de Gad et Kev... Et à ce prix là, tu l'entends respirer !
PS - Dites, les gens dont le hobby est de venir au spectacle pour tousser, s'il vous plait, trouvez un autre passe-temps. Je sais pas moi, allez chasser le Pokemon Ciraupourlhattouxe, vous le trouverez sous une croix verte qui clignote (souvent). OK, Fred me dit que le fait que le public ne rajeunisse pas n'arrange rien. Allez, les jeunes ! On se mobilise !
DK, le 8 octobre 2016
Maxim Vengerov, Christoph Eschenbach, Orchestre de Paris
Jean Sibelius, Concerto pour violon (Op. 47) - Antonin Dvorak, Symphonie N° 8 (Op. 88)
Philharmonie de Paris
Vengerov et "son concerto" deux soirs de suite à Paris... Je me suis fait un (gros) plaisir.
Avec, au passage, l'occasion d'esquisser une réponse à cette question : un artiste appelé à jouer, et rejouer, et rejouer encore, une oeuvre en particulier, oeuvre qu'il finit nécessairement par dominer totalement, se contente-t-il de se reposer sur son immense talent pour dérouler sa mécanique impeccable, réciter sa leçon non sans une forme d'automatisme, ou, maestro mais non moins homme, est-il lui aussi tantôt porté, tantôt contenu par l'unique de chaque jour ? Maxim Vengerov n'est évidemment pas une machine. Il est un homme, un artiste exceptionnel, traversé par des élans géniaux et des moments de fragilité. Mais, de quelque côté qu'on le prenne, il nous irradie de son talent. Une entame de premier mouvement presque imprécise avant de se lâcher totalement et le conclure de manière magistrale - une nouvelle fois applaudi. Un deuxième mouvement parfaitement exécuté - il est sans plus, ce mouvement, non ? Un troisième à nouveau éblouissant. Encore merci, Monsieur Vengerov.
Et puis cette symphonie de Dvorak, tout de même. Pleine d'entrain, un premier mouvement truffé de mélodies joyeuses, à commencer par la ritournelle de la flûte ; un deuxième plus romantique, faisant la part belle aux violoncelles ; l'improbable reprise, totalement survoltée, du thème à la fin du troisième ; le brâme des cors lorsque le quatrième mouvement explose. Qu'elles font du bien, ces oeuvres aux accents populaires ! Bref, ça m'a donné envie de creuser un peu ce qu'a fait Dvorak. Encore une très belle soirée, dans un très beau lieu - on ne s'en lasse pas.
PS - Dis, Vengerov deux soirs de suite, ça ne m'aurait même pas suffi pour m'offrir une part de Gad et Kev... Et à ce prix là, tu l'entends respirer !
PS - Dites, les gens dont le hobby est de venir au spectacle pour tousser, s'il vous plait, trouvez un autre passe-temps. Je sais pas moi, allez chasser le Pokemon Ciraupourlhattouxe, vous le trouverez sous une croix verte qui clignote (souvent). OK, Fred me dit que le fait que le public ne rajeunisse pas n'arrange rien. Allez, les jeunes ! On se mobilise !
DK, le 8 octobre 2016
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Sibelius,
Vengerov
[Concert] Maxim Vengerov, Christoph Enschenbach, OdP @ Philharmonie de Paris
- 5 octobre 2016
Maxim Vengerov, Christoph Eschenbach, Orchestre de Paris
Jean Sibelius, Concerto pour violon (Op. 47) - Antonin Dvorak, Symphonie N° 8 (Op. 88)
Philharmonie de Paris
"C'était parfait !"
Maxim Vengerov et le concerto pour violon de Jean Sibelius, l'un des plus grands violonistes de notre époque qui s'emploie sur l'un des chefs-d’œuvre de la musique (il en est presque un dépositaire puisqu'il est l'un des rares violonistes autorisés par la famille de Sibelius à en jouer la partition originelle), de quelle plus belle rentrée pouvais-je rêver ? (salut Daniel B., pardon Martha A.) L'attente était très forte. Le résultat a dépassé toutes mes espérances. Et je n'hésite pas à le dire - conscient que l'utilisation de ce mot exige une énorme prudence : si ce que Vengerov a fait ce soir a souvent tutoyé la perfection, ce qu'il a fait de la première partie du troisième mouvement était absolument parfait.
Qu'est-ce donc qui se passe dans un Maxim Vengerov quand il joue son concerto ? Quelles sont toutes ces choses - des notes, des mots, des pulsions, des forces... lui seul le sait - qui lui parviennent, le charment, l'étreignent, le pénètrent, le dominent, le bousculent, jusqu'à ce qu'il fasse virevolter son petit violon de trois cents piges, pour nous mener vers des firmaments de grâce. Un premier mouvement époustouflant - à fort juste titre applaudi... (La moindre des choses de la part d'un public qui a applaudi Gil Shaham après le premier mouvement de son bien médiocre concerto de Brahms lors de la saison dernière.) Un deuxième mouvement plus mélancolique - durant lequel le maitre nous gratifiera d'une fausse note... magnifique, forcément. Quant au troisième mouvement, il aurait fallu qu'il dure, et dure encore. Merci Maxim Vengerov - et pour le Bach en rappel.
L'Orchestre de Paris, qui a eu parfois du mal à se tenir dans les moments calmes du concerto, s'en donnera ensuite à coeur joie avec Dvorak, porté par une énergie qu'il avait un brin perdu en fin de saison dernière. Quelle soirée ! Et le plaisir de retrouver cette salle qui m'avait manquée n'y est pas pour rien.
A suivre...
*
Relativement épargné jusqu'à présent, j'ai été confronté, pas directement mais presque, à l'un de ces spécimens d'un autre temps, public de "feu" Pleyel, disciples de Franck Ferrand, l'une de ces vieilles bourge' chagrinées, si ce n'est totalement paniquées, de devoir aller jusqu'en lisière du 9-3 pour écouter de la musique "civilisée". Pas contente, la madame ! Objet de son courroux ? Un scandale, jugez-en : un employé de la salle avait eu l'outrecuidance de... lui tendre un questionnaire destiné à connaitre notre ressenti ! (Oui oui, je sais...)
Elle apostrophe une ouvreuse et prend à témoin une autre spectatrice qui attend dans la coursive. "Oh mais vous vous rendez compte ?! On n'aurait jamais eu droit à ça à Pleyel ! Un questionnaire ! Et pour savoir qui je suis, mes coordonnées, des détails sur ma vie... Enfin ! Et puis ces questionnaires sont destinés aux gens qui ne viennent jamais au concert, pas à moi !"
Dans un autre cadre, dans lequel je m'adresse à un autre public que celui qui allait jusqu'alors écouter du classique dans les lieux dédiés, un public plus populaire, qui ressemble davantage à celui qui réside aux alentours de la Philharmonie par exemple, il m'arrive régulièrement de l'inviter à fréquenter cette salle - et notamment parce que les plus petits tarifs sont vraiment petits, et n'y sont pas synonymes d'éloignement ou d'inconfort. Si j'insiste auprès de ce public, qui pendant longtemps n'avait pas les moyens, et n'a donc pas l'idée, moins encore l'habitude d'y aller, c'est parce qu'à mesure qu'il y viendra, s'éloigneront peu à peu ces dinosaures égotiques et pédants.
DK, 6 octobre 2016
Maxim Vengerov, Christoph Eschenbach, Orchestre de Paris
Jean Sibelius, Concerto pour violon (Op. 47) - Antonin Dvorak, Symphonie N° 8 (Op. 88)
Philharmonie de Paris
"C'était parfait !"
Maxim Vengerov et le concerto pour violon de Jean Sibelius, l'un des plus grands violonistes de notre époque qui s'emploie sur l'un des chefs-d’œuvre de la musique (il en est presque un dépositaire puisqu'il est l'un des rares violonistes autorisés par la famille de Sibelius à en jouer la partition originelle), de quelle plus belle rentrée pouvais-je rêver ? (salut Daniel B., pardon Martha A.) L'attente était très forte. Le résultat a dépassé toutes mes espérances. Et je n'hésite pas à le dire - conscient que l'utilisation de ce mot exige une énorme prudence : si ce que Vengerov a fait ce soir a souvent tutoyé la perfection, ce qu'il a fait de la première partie du troisième mouvement était absolument parfait.
Qu'est-ce donc qui se passe dans un Maxim Vengerov quand il joue son concerto ? Quelles sont toutes ces choses - des notes, des mots, des pulsions, des forces... lui seul le sait - qui lui parviennent, le charment, l'étreignent, le pénètrent, le dominent, le bousculent, jusqu'à ce qu'il fasse virevolter son petit violon de trois cents piges, pour nous mener vers des firmaments de grâce. Un premier mouvement époustouflant - à fort juste titre applaudi... (La moindre des choses de la part d'un public qui a applaudi Gil Shaham après le premier mouvement de son bien médiocre concerto de Brahms lors de la saison dernière.) Un deuxième mouvement plus mélancolique - durant lequel le maitre nous gratifiera d'une fausse note... magnifique, forcément. Quant au troisième mouvement, il aurait fallu qu'il dure, et dure encore. Merci Maxim Vengerov - et pour le Bach en rappel.
L'Orchestre de Paris, qui a eu parfois du mal à se tenir dans les moments calmes du concerto, s'en donnera ensuite à coeur joie avec Dvorak, porté par une énergie qu'il avait un brin perdu en fin de saison dernière. Quelle soirée ! Et le plaisir de retrouver cette salle qui m'avait manquée n'y est pas pour rien.
A suivre...
*
Relativement épargné jusqu'à présent, j'ai été confronté, pas directement mais presque, à l'un de ces spécimens d'un autre temps, public de "feu" Pleyel, disciples de Franck Ferrand, l'une de ces vieilles bourge' chagrinées, si ce n'est totalement paniquées, de devoir aller jusqu'en lisière du 9-3 pour écouter de la musique "civilisée". Pas contente, la madame ! Objet de son courroux ? Un scandale, jugez-en : un employé de la salle avait eu l'outrecuidance de... lui tendre un questionnaire destiné à connaitre notre ressenti ! (Oui oui, je sais...)
Elle apostrophe une ouvreuse et prend à témoin une autre spectatrice qui attend dans la coursive. "Oh mais vous vous rendez compte ?! On n'aurait jamais eu droit à ça à Pleyel ! Un questionnaire ! Et pour savoir qui je suis, mes coordonnées, des détails sur ma vie... Enfin ! Et puis ces questionnaires sont destinés aux gens qui ne viennent jamais au concert, pas à moi !"
Dans un autre cadre, dans lequel je m'adresse à un autre public que celui qui allait jusqu'alors écouter du classique dans les lieux dédiés, un public plus populaire, qui ressemble davantage à celui qui réside aux alentours de la Philharmonie par exemple, il m'arrive régulièrement de l'inviter à fréquenter cette salle - et notamment parce que les plus petits tarifs sont vraiment petits, et n'y sont pas synonymes d'éloignement ou d'inconfort. Si j'insiste auprès de ce public, qui pendant longtemps n'avait pas les moyens, et n'a donc pas l'idée, moins encore l'habitude d'y aller, c'est parce qu'à mesure qu'il y viendra, s'éloigneront peu à peu ces dinosaures égotiques et pédants.
DK, 6 octobre 2016
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Vengerov
[Concert] Légendes @ Cité de la Musique
- 22 juin 2016
Laurence Equilbey, Karine Deshayes, Stanislas de Barbeyrac, Florian Sempey, Orchestre de chambre de Paris, Accentus
"Légendes" : Franz Liszt, Du berceau jusqu'à la tombe & Légende de sainte Cécile - Charles Gounod, Hymne à sainte Cécile & Saint François d'Assise
Cité de la musique
De la bondieuserie ! Oui, mais si le raffinement s'en mêle, pourquoi pas ? Programmation exigeante pour une première à la Cité de la Musique (j'y étais déjà venu, mais il y a si longtemps, et je n'avais alors d'attention que pour ma voisine de gauche). Le temps pour l'athée de remiser ses réticences de principe, et me laisser prendre au jeu. Tenez, rien que pour le plaisir de suivre un orchestre dirigé par une femme - là encore, un principe, bien loin de ceux des églises. Liszt, pas de quoi bondir sur nos sièges, sinon pour la voix de Karine Deshayes. Et des deux oeuvres de Gounod, c'est cet Hymne à sainte Cécile, pièce pour piano et orchestre pleine de romantisme, qui fut et restera pour moi le moment de ravissement de ce concert. Une belle soirée de musique, dans une salle qui souffrira forcément de la comparaison avec sa grande petite sœur.
DK, 23 juin 2016
Laurence Equilbey, Karine Deshayes, Stanislas de Barbeyrac, Florian Sempey, Orchestre de chambre de Paris, Accentus
"Légendes" : Franz Liszt, Du berceau jusqu'à la tombe & Légende de sainte Cécile - Charles Gounod, Hymne à sainte Cécile & Saint François d'Assise
Cité de la musique
De la bondieuserie ! Oui, mais si le raffinement s'en mêle, pourquoi pas ? Programmation exigeante pour une première à la Cité de la Musique (j'y étais déjà venu, mais il y a si longtemps, et je n'avais alors d'attention que pour ma voisine de gauche). Le temps pour l'athée de remiser ses réticences de principe, et me laisser prendre au jeu. Tenez, rien que pour le plaisir de suivre un orchestre dirigé par une femme - là encore, un principe, bien loin de ceux des églises. Liszt, pas de quoi bondir sur nos sièges, sinon pour la voix de Karine Deshayes. Et des deux oeuvres de Gounod, c'est cet Hymne à sainte Cécile, pièce pour piano et orchestre pleine de romantisme, qui fut et restera pour moi le moment de ravissement de ce concert. Une belle soirée de musique, dans une salle qui souffrira forcément de la comparaison avec sa grande petite sœur.
DK, 23 juin 2016
[Concert] Jean-Claude Casadesus, ONL, Boris Berezovsky @ Philharmonie de Paris
- 20 juin 2016
Jean Claude Casadesus, Orchestre national de Lille, Boris Berezovsky
Giuseppe Verdi, Ouverture de la Force du destin - Frédéric Chopin, Concerto pour piano No 2 - Henri Dutilleux, Métaboles - Maurice Ravel, Boléro
Philharmonie de Paris
Lorsque le haut lieu de la musique en France propose en guise de "final" de sa saison le Boléro de Ravel joué par l'orchestre national de Lille, dirigé par Jean-Claude Casadesus, il y a comme un sentiment d'exaltation nationale dans l'air. Avec un Boris Berezovsky aux faux-airs de supporter anglais, on serait même tenté de mettre tout ça sur le compte de la compétition sportive qui a lieu dans les environs temporels et géographiques. L'illusion est de courte durée, l'heure est à la grâce. L'ouverture de la Force du destin de Verdi pour faire ronronner l'audience, le second concerto pour piano de Chopin aux deuxième et troisième mouvements bien charmants (toujours un peu trop de notes à mon goût chez Chopin). Berezovsky n'a rien du hool, n'est que délicatesse.
Puis Dutilleux. L'utilité - si ce n'est l'importance - de se mettre soi-même de côté jusque dans ce qu'on tient pour des goûts. Ici, c'est au moment de plonger dans mes idées toutes faites sur la musique contemporaine, de m'entendre me dire "Bon... Dutilleux... XXè... Allez, bon courage !", d'extérioriser tout cela dans une mimique qui suscita un petit rire entendu de mon ami F. B., c'est à ce moment donc que je me suis appliqué à me sortir par les oreilles pourmieux écouter Dutilleux - la présentation émue faite par Jean-Claude Casadesus a aidé, c'est certain. Et, de l'incantatoire au flamboyant, me suis laissé totalement convaincre par l’œuvre. Sus à tous les préjugés ! Une très jolie découverte que ces Métaboles. Curiosité titillée.
Enfin, ce Boléro. C'était une première pour nous trois, L. S.-V., F. B., et moi. Alors il faut le dire : si c'est très beau à écouter, ça l'est plus encore à vivre. Mention spéciale au groove du tromboniste.
Très heureux d'avoir assisté à un concert du "Maestro" Casadesus, homme de musique et de conviction - de gauche.
PS - DONE : me faire écarter par les gros bras locaux (très sympas après coup) dans les escalators pour laisser passer Mister Bruno Le Roux, sous-sous-sous-responsable de la gauche du capital. Question arrogance, arriver en voiture de fonction jusqu'au pied des escalators (partie piétonne) ne suffisait visiblement pas.
DK, 22 juin 2016
Jean Claude Casadesus, Orchestre national de Lille, Boris Berezovsky
Giuseppe Verdi, Ouverture de la Force du destin - Frédéric Chopin, Concerto pour piano No 2 - Henri Dutilleux, Métaboles - Maurice Ravel, Boléro
Philharmonie de Paris
Lorsque le haut lieu de la musique en France propose en guise de "final" de sa saison le Boléro de Ravel joué par l'orchestre national de Lille, dirigé par Jean-Claude Casadesus, il y a comme un sentiment d'exaltation nationale dans l'air. Avec un Boris Berezovsky aux faux-airs de supporter anglais, on serait même tenté de mettre tout ça sur le compte de la compétition sportive qui a lieu dans les environs temporels et géographiques. L'illusion est de courte durée, l'heure est à la grâce. L'ouverture de la Force du destin de Verdi pour faire ronronner l'audience, le second concerto pour piano de Chopin aux deuxième et troisième mouvements bien charmants (toujours un peu trop de notes à mon goût chez Chopin). Berezovsky n'a rien du hool, n'est que délicatesse.
Puis Dutilleux. L'utilité - si ce n'est l'importance - de se mettre soi-même de côté jusque dans ce qu'on tient pour des goûts. Ici, c'est au moment de plonger dans mes idées toutes faites sur la musique contemporaine, de m'entendre me dire "Bon... Dutilleux... XXè... Allez, bon courage !", d'extérioriser tout cela dans une mimique qui suscita un petit rire entendu de mon ami F. B., c'est à ce moment donc que je me suis appliqué à me sortir par les oreilles pour
Enfin, ce Boléro. C'était une première pour nous trois, L. S.-V., F. B., et moi. Alors il faut le dire : si c'est très beau à écouter, ça l'est plus encore à vivre. Mention spéciale au groove du tromboniste.
Très heureux d'avoir assisté à un concert du "Maestro" Casadesus, homme de musique et de conviction - de gauche.
PS - DONE : me faire écarter par les gros bras locaux (très sympas après coup) dans les escalators pour laisser passer Mister Bruno Le Roux, sous-sous-sous-responsable de la gauche du capital. Question arrogance, arriver en voiture de fonction jusqu'au pied des escalators (partie piétonne) ne suffisait visiblement pas.
DK, 22 juin 2016
~ Orchestre national de Lille ~ Casadesus ~ Verdi, Chopin, Dutilleux, Ravel ~ @ Philharmonie de Paris
Dernier concert de la saison avec David K. sous les volutes automnales d'un printemps mouillé.... que la musique apaise à la porte de l'été!
F B
[Concert] Herbert Blomstedt, OdP @ Philharmonie de Paris
- 9 juin 2016
Herbert Blomstedt, Till Fellner, Orchestre de Paris
Beethoven, Concerto pour piano No 5 "Empereur" (Op. 73) - Mahler, Symphonie No 1 "Titan"
Philharmonie de Paris
Quel succès ! Et il faut le dire, c'est assez mérité. Affluence des grands soirs, pour un programme très classique de chez classique. Lorsque l'on vient écouter le plus connu des concertos pour piano de Beethoven et la plus fameuse des symphonies de Mahler, On ne part pas à l'aventure. On vient se blottir dans le sûr, dans l'appris, dans un certain confort. On ne cherche pas à être bousculé-e, mais bien plutôt dorloté-e. Et on peut le dire, le chef Herbert Blomstedt (un tout jeune homme), l'Orchestre de Paris, et l'appelé de la dernière minute, Till Fellner, venu suppléer Richard Goode, ont su parfaitement répondre à cette attente.
Un concerto interprété sur un rythme, me semble-t-il, assez lent, conférant à l’œuvre toute sa solennité. Till Fellner, dont le brio technique a un brin desservi l'inspiration artistique dans le premier mouvement, a su parfaitement profiter de l'adagio pour plonger dans le parti-pris voulu par Herbert Blomstedt, soutenu par un Orchestre de Paris très en forme : de la grâce, de la grâce, de la grâce. Ce en quoi je crois qu'il a bien raison. Malgré cela, je persiste à trouver ce concerto Empereur splendide mais un brin trop militaire - bon, si tous et toutes les militaires pouvaient être portés par autant de douceur et d'élégance...
Et puis, Titan ! Alors c'est vrai, et Fred avait vu le coup venir. Il fallait presque un "miracle" (très à cheval sur l'athéisme, il n'a certainement pas utilisé ce mot, mais je m'y aventure, tant pis) pour dépasser la lumineuse interprétation livrée par le San Francisco Symphony en début de saison - très grosse claque ce soir-là. Pas de "miracle". Par excès d'enthousiasme, je pourrais dire que ce n'est pas passé loin. Par excès inverse, que l'Orchestre de Paris a fait ce qu'il a pu. Au final, la patte de Blomstedt nous a tous conquise. A tel point que le public lui a épargné un sixième (!) rappel sur scène.
Et puis, il faut quand même le dire. De quelque côté qu'on la prenne, cette grande salle de la Philharmonie de Paris est vraiment très belle. (Du reste, pas de nouvelles du petit sifflement... Ouf ! J'en connais certains qui prêts à courir au bureau des remboursements ! En même temps, c'est pas sur du Mahler qu'il peut faire le poids... M'enfin, ouf ! quand même...)
DK, 10 juin 2016
Herbert Blomstedt, Till Fellner, Orchestre de Paris
Beethoven, Concerto pour piano No 5 "Empereur" (Op. 73) - Mahler, Symphonie No 1 "Titan"
Philharmonie de Paris
Quel succès ! Et il faut le dire, c'est assez mérité. Affluence des grands soirs, pour un programme très classique de chez classique. Lorsque l'on vient écouter le plus connu des concertos pour piano de Beethoven et la plus fameuse des symphonies de Mahler, On ne part pas à l'aventure. On vient se blottir dans le sûr, dans l'appris, dans un certain confort. On ne cherche pas à être bousculé-e, mais bien plutôt dorloté-e. Et on peut le dire, le chef Herbert Blomstedt (un tout jeune homme), l'Orchestre de Paris, et l'appelé de la dernière minute, Till Fellner, venu suppléer Richard Goode, ont su parfaitement répondre à cette attente.
Un concerto interprété sur un rythme, me semble-t-il, assez lent, conférant à l’œuvre toute sa solennité. Till Fellner, dont le brio technique a un brin desservi l'inspiration artistique dans le premier mouvement, a su parfaitement profiter de l'adagio pour plonger dans le parti-pris voulu par Herbert Blomstedt, soutenu par un Orchestre de Paris très en forme : de la grâce, de la grâce, de la grâce. Ce en quoi je crois qu'il a bien raison. Malgré cela, je persiste à trouver ce concerto Empereur splendide mais un brin trop militaire - bon, si tous et toutes les militaires pouvaient être portés par autant de douceur et d'élégance...
Et puis, Titan ! Alors c'est vrai, et Fred avait vu le coup venir. Il fallait presque un "miracle" (très à cheval sur l'athéisme, il n'a certainement pas utilisé ce mot, mais je m'y aventure, tant pis) pour dépasser la lumineuse interprétation livrée par le San Francisco Symphony en début de saison - très grosse claque ce soir-là. Pas de "miracle". Par excès d'enthousiasme, je pourrais dire que ce n'est pas passé loin. Par excès inverse, que l'Orchestre de Paris a fait ce qu'il a pu. Au final, la patte de Blomstedt nous a tous conquise. A tel point que le public lui a épargné un sixième (!) rappel sur scène.
Et puis, il faut quand même le dire. De quelque côté qu'on la prenne, cette grande salle de la Philharmonie de Paris est vraiment très belle. (Du reste, pas de nouvelles du petit sifflement... Ouf ! J'en connais certains qui prêts à courir au bureau des remboursements ! En même temps, c'est pas sur du Mahler qu'il peut faire le poids... M'enfin, ouf ! quand même...)
DK, 10 juin 2016
[Concert] Lugansky, Capuçon, Kavakos @ Philharmonie de Paris
- 7 juin 2016
Nikolaï Lugansky - Gautier Capuçon - Leonidas Kavakos
Brahms, Trio pour piano et cordes No 3 (Op. 101) No 2 (Op. 87) No 1 (Op. 8)
Philharmonie de Paris
Vrai plaisir que de découvrir les trois trios pour piano, violon et violoncelle de Johannes Brahms, joués dans l'ordre inverse de leur création. Ma préférence va au No 1, sans doute le plus classique, mais dont les deux premiers mouvements (harmonies superbes de la mélodie dans le premier, l'attaque et la prestance du deuxième) m'ont totalement absorbés. Le No 2, plus sombre, parfois même torturé, est pourtant celui qui m'a le moins conquis. Le No 3 est très beau, très léger, plein d'entrain - celui que les experts et expertes en Brahms présentent comme le plus brillant, le plus Brahmsien des trois.
Bien du mal à rentrer dedans. Non pas parce qu'il était joué en premier, mais surtout parce que la musique de Leonidas Kavakos et moi, ça n'a pas collé ce soir. Je l'ai trouvé d'emblée très lourd sur son archet, un son assez gras - le pauvre, j'ai encore l'inouïe délicatesse de Gidon Kremer dans les oreilles. Je me suis longtemps demandé pourquoi il s'obligeait à jouer si fort. Alors qu'à ses côtés, Nikolaï Lugansky et Gautier Capuçon avançaient avec une délicatesse qui ne les a pas quittés de toute la soirée. Peut-être avait-il besoin de se chauffer, je l'ai trouvé beaucoup plus doux sur les trios suivants. (Sans non plus frissonner... Si ce n'est pour une ou deux faussetés, pas dramatiques, mais assez nettes... Ok, des influences amicales me rendent très exigeant en la matière...)
PS : Aie ! Il y a comme une sorte de bruit parasite, un petit sifflement, comme l'ultrason d'un moteur (d'une clim ?), qu'on perçoit de temps en temps. Inquiétant (pénible bien sûr, mais un éventuel point d'appui pour les grincheux réacs qui n'attendent que ça, que la modernité affiche des faiblesses pour lui rentrer dedans). A surveiller...
DK, 8 juin 2016
Nikolaï Lugansky - Gautier Capuçon - Leonidas Kavakos
Brahms, Trio pour piano et cordes No 3 (Op. 101) No 2 (Op. 87) No 1 (Op. 8)
Philharmonie de Paris
Vrai plaisir que de découvrir les trois trios pour piano, violon et violoncelle de Johannes Brahms, joués dans l'ordre inverse de leur création. Ma préférence va au No 1, sans doute le plus classique, mais dont les deux premiers mouvements (harmonies superbes de la mélodie dans le premier, l'attaque et la prestance du deuxième) m'ont totalement absorbés. Le No 2, plus sombre, parfois même torturé, est pourtant celui qui m'a le moins conquis. Le No 3 est très beau, très léger, plein d'entrain - celui que les experts et expertes en Brahms présentent comme le plus brillant, le plus Brahmsien des trois.
Bien du mal à rentrer dedans. Non pas parce qu'il était joué en premier, mais surtout parce que la musique de Leonidas Kavakos et moi, ça n'a pas collé ce soir. Je l'ai trouvé d'emblée très lourd sur son archet, un son assez gras - le pauvre, j'ai encore l'inouïe délicatesse de Gidon Kremer dans les oreilles. Je me suis longtemps demandé pourquoi il s'obligeait à jouer si fort. Alors qu'à ses côtés, Nikolaï Lugansky et Gautier Capuçon avançaient avec une délicatesse qui ne les a pas quittés de toute la soirée. Peut-être avait-il besoin de se chauffer, je l'ai trouvé beaucoup plus doux sur les trios suivants. (Sans non plus frissonner... Si ce n'est pour une ou deux faussetés, pas dramatiques, mais assez nettes... Ok, des influences amicales me rendent très exigeant en la matière...)
PS : Aie ! Il y a comme une sorte de bruit parasite, un petit sifflement, comme l'ultrason d'un moteur (d'une clim ?), qu'on perçoit de temps en temps. Inquiétant (pénible bien sûr, mais un éventuel point d'appui pour les grincheux réacs qui n'attendent que ça, que la modernité affiche des faiblesses pour lui rentrer dedans). A surveiller...
DK, 8 juin 2016
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[Concert] Mika @ POPB Bercy (accorhotels arena)
Love Love Me !
- 27 mai 2016
Mika / Palais Omnisport de Paris-Bercy (accorhotels arena)
2h35 à danser, à courir, bien sûr à chanter, parfaitement juste, des chansons dont la technicité ne saurait échapper à celui ou celle qui s'amusera à en fredonner une. Mika, artiste incroyable, showman ravissant !
Merci à ECP.
DK, 28 mai 2016
~ Aubercail - Aubervilliers ~
OTTILIE B ☆
JEREMIE BOSSONE ☆
LES HURLEMENTS DE LEO
Une agréable découverte : Jeremie Bossone. Tendre et acide, violent et poétique...F B
[Concert] Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields @ Philharmonie de Paris
- 26 mai 2016
Murray Perahia - Academy of Saint Martin in the Fields
Mendelssohn, Symphonie No 13 - Mozart, Concerto No 9 Jeunehomme - Schumann, Symphonie No 2
Philharmonie de Paris
Déception. Julien m'avait prévenu, mais je ne voulais pas accorder de crédit à son propos. Murray Perahia, au piano, ce n'est plus ce que c'était. Quelques pains plus ou moins ennuyeux un peu partout pendant son concerto (le plus gênant à l'entame du final du 3ème mouvement). Du coup, cette impression de marcher sur un fil, prêt à se rattraper pendant les déséquilibres, l'émotion en pâtit. Et pourquoi jouer si vite, si forte, les parties pour piano dans le moment lent du 3ème mouvement ? Je n'ai pas bien compris. M'enfin, je dois être totalement à côté de la plaque, puisque le public l'a applaudi à tout rompre. Probablement le même public que celui qui avait applaudi Gil Shaham à la fin du premier mouvement de son concerto de Brahms en février dernier ! (sic) (quel désastre c'était !)
En revanche, rien à redire quant aux symphonies, celle de Mendelssohn (aux consonances très baroques), parfaitement interprétée, et sans chef... Hourra ! (lancée par le premier violon, tout comme David Grimal procède avec le collectif Dissonances), et surtout celle de Schumann... Merveilleuse interprétation, où l'on retrouve toute la délicatesse de Perahia, qui a troqué le piano pour la baguette, et cela sans une vraie dose de caractère. L’œuvre l'exige. Vraiment, cette 2ème symphonie de Schumann est un ravissement pour qui demande à la musique ce qu'il y a de plus sombre dans ce qu'elle a de plus lumineux. Si c'est votre cas, elle mérite que vous l'écoutiez.
Bref, Murray Perahia, si vous me lisez, on a rendez-vous en février prochain au Barbican vous et moi, you see ? Donc là, vu le programme, ça peut, je dis bien, ça peut partir au clash entre vous et moi. Et c'est avec un profond respect et un brin d'affection que je préfère vous prévenir. Je serai avec ma soeur, je l'aime, je veux le top du top pour elle, ok ? On s'est capté ? [Smiley Clin d'oeil complice mais sans effusion] Ca maaaaaarche ! Bises !
PS : Premier post du blog, tous ne seront pas aussi bavards. Ce sont trois oeuvres que je connaissais un peu avant de les écouter ce soir, un recul qui aide à être disert.
DK, 27 mai 2016
Murray Perahia - Academy of Saint Martin in the Fields
Mendelssohn, Symphonie No 13 - Mozart, Concerto No 9 Jeunehomme - Schumann, Symphonie No 2
Philharmonie de Paris
Déception. Julien m'avait prévenu, mais je ne voulais pas accorder de crédit à son propos. Murray Perahia, au piano, ce n'est plus ce que c'était. Quelques pains plus ou moins ennuyeux un peu partout pendant son concerto (le plus gênant à l'entame du final du 3ème mouvement). Du coup, cette impression de marcher sur un fil, prêt à se rattraper pendant les déséquilibres, l'émotion en pâtit. Et pourquoi jouer si vite, si forte, les parties pour piano dans le moment lent du 3ème mouvement ? Je n'ai pas bien compris. M'enfin, je dois être totalement à côté de la plaque, puisque le public l'a applaudi à tout rompre. Probablement le même public que celui qui avait applaudi Gil Shaham à la fin du premier mouvement de son concerto de Brahms en février dernier ! (sic) (quel désastre c'était !)
En revanche, rien à redire quant aux symphonies, celle de Mendelssohn (aux consonances très baroques), parfaitement interprétée, et sans chef... Hourra ! (lancée par le premier violon, tout comme David Grimal procède avec le collectif Dissonances), et surtout celle de Schumann... Merveilleuse interprétation, où l'on retrouve toute la délicatesse de Perahia, qui a troqué le piano pour la baguette, et cela sans une vraie dose de caractère. L’œuvre l'exige. Vraiment, cette 2ème symphonie de Schumann est un ravissement pour qui demande à la musique ce qu'il y a de plus sombre dans ce qu'elle a de plus lumineux. Si c'est votre cas, elle mérite que vous l'écoutiez.
Bref, Murray Perahia, si vous me lisez, on a rendez-vous en février prochain au Barbican vous et moi, you see ? Donc là, vu le programme, ça peut, je dis bien, ça peut partir au clash entre vous et moi. Et c'est avec un profond respect et un brin d'affection que je préfère vous prévenir. Je serai avec ma soeur, je l'aime, je veux le top du top pour elle, ok ? On s'est capté ? [Smiley Clin d'oeil complice mais sans effusion] Ca maaaaaarche ! Bises !
PS : Premier post du blog, tous ne seront pas aussi bavards. Ce sont trois oeuvres que je connaissais un peu avant de les écouter ce soir, un recul qui aide à être disert.
DK, 27 mai 2016
Je vais désannoncer la playlist...
T'as des opinions
Et tes convictions
Tu tiens à les dire aux autres...
T'annonces la couleur
Tu dévoiles ton coeur
À la façon des apôtres...
Tu cries sur les toits
Qu'y en a marre des lois
Et du joug capitaliste
Pour qu'on te connaisse bien
"Fais pas ça, copain
Faut laisser faire les spécialistes!" - Jean-Roger Caussimon
Salut. On vient pas donner une critique. On va juste laisser quelques impressions qui se transformeront en souvenirs. Un jour. Bien vite.
C'est l'histoire de vies qui rencontrent le spectacle vivant.
L'avis d'un simple.
Et tes convictions
Tu tiens à les dire aux autres...
T'annonces la couleur
Tu dévoiles ton coeur
À la façon des apôtres...
Tu cries sur les toits
Qu'y en a marre des lois
Et du joug capitaliste
Pour qu'on te connaisse bien
"Fais pas ça, copain
Faut laisser faire les spécialistes!" - Jean-Roger Caussimon
Salut. On vient pas donner une critique. On va juste laisser quelques impressions qui se transformeront en souvenirs. Un jour. Bien vite.
C'est l'histoire de vies qui rencontrent le spectacle vivant.
L'avis d'un simple.