- 18 novembre 2016
Tugan Sokhiev, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai
Hugues Dufourt, Ur-Geräusch - Ludwig van Beethoven, Triple concerto - Johannes Brahms, Symphonie N° 4
Philharmonie de Paris
"Orchestres en fête", je veux bien ! On ne peut pas dire pour autant que la musique ait vraiment été à la fête, hier soir, à la Philharmonie de Paris. Avant de livrer les quelques déceptions avec lesquelles je suis rentré - d'être un peu dur, voire pire -, je vais d'emblée évoquer les points positifs et les satisfactions de la soirée. Oui, ce que je vais dire par la suite ne m'a pas empêché de vivre un agréable moment de musique.
Le son très clair et dynamique de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, et la très belle interprétation donnée de cette Symphonie N° 4 (quelle merveille de tristesse et d'énergie, elle est faite par ce Brahms qui s'est débarrassé des grandes influences, qui ne joue plus que sa propre partition). Le pianiste Sunwook Kim, que je savais peu soucieux des convenances, et qui salue l'arrière-scène en premier - c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... Le plaisir, en soi, de cette acoustique incroyable (pas la moindre perturbation, youpi !). Le bonheur d'emmener celui qui m'a fait, celui qui a fait pas mal de mes goûts du coup, voir l’œuvre à laquelle il est le plus associé dans mon esprit (après je ne sais quelle chanson de Jean Ferrat quand même) - mais ça, c'est autre chose.
Venons-en à ce qui fâche. Ce Triple concerto. Peut-être que j'en attendais trop, toujours est-il que je suis passé totalement à côté de ce qui a été joué. Et les faussetés de Guy Braunstein au violon n'y sont pas étrangères. Quelle lourdeur dans les coups d'archet, un vrai manque de nuance, plus encore d'émotion, et de vrais soucis de justesse. Franchement, si j'étais mal luné, je vous dirais bien qu'il m'a fait la même impression que le violoniste d'un orchestre mexicain dans un restau tex-mex de la banlieue de Belgrade. A côté de lui, Istvan Vardai et Sunwook Kim ont réussi à surnager, sans pour autant me régaler. Bon, il y a l’œuvre bien sûr, le joli son de l'ONCT...
Mais Ur-Geräusch, Hugues Dufourt... Oulalaaah ! Je reconnais bien volontiers que je suis assez hermétique à la musique spectrale et autres formes contemporaines - ses adeptes pourront donc bien cracher sur les propos réactionnaires que je vais tenir. Tant d'instruments pour si peu de musique ! Une incroyable panoplie déployée pour jouer Mister Dufourt - venu, en toute simplicité, nous saluer sur scène ; merci bien. Jusqu'à la batterie ! Mieux, le tambour à eau... "Oh, c'est d'un raffiné !" Tu parles ! Ridicule, ouais ?! Pas loin du prétentieux. Et ces pauvres instruments torturés, bien plus que mes oreilles ! La harpe parfois jouée cordes distendues... Trente minutes - trente-et-une de trop, si on ajoute celle à laquelle l'auteur a pensé l’œuvre - d'un mauvais film d'horreur de série B, ponctuées par des applaudissements plus que mouligas.
Eh ! Mais vous, Brahms...
DK, le 19 novembre 2016
1 commentaire:
Bon c'est tout de même un peu dur pour le violoniste. J'ai tout de même passé une excellente soirée, à partir de la 35ème minute minutes qui mont semblé être doublé.
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