- 2 décembre 2016
Sayaka Shoji, Orchestre Philharmonique de Radio France, Osmo Vänskä
Dmitri Kabalevski, Les comédiens - Piotr Ilitch Tchaïkovski, Concerto pour violon - Carl Nielsen, Symphonie N° 4
Auditorium de Radio France
Moment d'enchantement !
Pour rater l'audition de harpe de Lila, il me fallait une bonne raison. Sayaka Shoji. Celle dont l'interprétation du concerto de Brahms me bouleversa, accordait l'une de ses rares apparitions de la saison à Paris, pour le concerto pour violon de Tchaïkovski - virtuoses only ! Je frémissais d'impatience de voir devant moi ce talent incroyable, et de lui accorder, en pleine confiance, toute mon attention. Elle m'a prise. Elle m'a emmenée. Jusqu'aux larmes.
Bien plus que l'admirable numéro technique dont je la savais capable, ce sont de prodigieux tourbillons de grâce, de douceur, de gravité parfois, de tendresse aussi, que Sayaka et son violon nous ont offerts. Son toucher, d'une précision quasi unique, son chant, rayonnant, les mouvements de ses mains, de son corps tout entier... C'est bien au-delà du ravissement que nous porte cette artiste de génie. C'est au-delà des murs, au-delà des astres et des cieux. Sayaka Shoji, c'est fabuleux !
En sortant, je tombais d'accord avec ce que me dit Renaud : "Jamais entendu jouer aussi bien en live de ma vie !" Et qu'importe si, ces derniers mois, nous avons entendu Joshua Bell, Maxim Vengerov, Itzhak Perlman - il y a Gidon Kremer peut-être, mais Renaud n'y était pas. Bien content d'avoir partagé ce moment avec celui qui me fit découvrir cette artiste, cette œuvre, cet instrument.
Avec Les comédiens de Dmitri Kabalevski, une œuvre pleine d'entrain pour se mettre en jambes - xylophone pétaradant et belle section de percus -, et la symphonie N° 4 "l'inextinguible" pour se faire un peu chier en fin de programme. L'orchestre de Radio France, assez jeune, très dynamique, convaincant. Une superbe rencontre avec l'éblouissante Sayaka Shoji, une soirée inoubliable.
*
Première visite de l'Auditorium de Radio France, chouette endroit, entièrement boisé, un peu rigide quand même - pas la moindre courbe ! Acoustique assez chaude, moins dynamique qu'à la Philharmonie. Mais alors, pas mal de petits bugs dans tous les sens. Le programme qui annonce les œuvres dans le désordre, les gens mal placés, et surtout la sono qui se met à cracher juste avant le concert et un - infime, certes, mais quand même - bruit de masse durant toute la première partie.
Il a fallu que le régisseur tombe sur nous, nous demande si on avait été dérangé. Je suis resté soft. Le gars s'est barré en s'excusant - cool man, no problemo ! - et en nous disant que la sono venait d'être totalement coupée. Impeccable après... En même temps, avec Nielsen, t'as pas souvent l'occasion de te rendre compte si ton voisin de droite n'est pas en train de casser de la vaisselle. Alors un bruit de masse...
PS - Le concert était retransmis par la station de radio France-Musique, il est disponible à l'écoute sur son site (pour combien de temps, je ne sais pas).
DK, le 3 décembre 2016
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