[Concert] Ludwig von 88 @ Le Trianon

- 26 novembre 2016

Ludwig von 88
( Première partie : LaTwal)
Le Trianon (Paris)

Dix-huit ans qu'ils n'étaient pas montés sur scène ? Quand tu relâches le bouton "Pause", la bande repart comme si de rien n'était, c'est dingue ! Quand Max nous a embarqués, avec Élie, pour ce retour de Ludwig von 88 à Paris, je ne savais pas trop où on allait. A part les deux chansons cannabiques, le maxi Séoul 88, et "Louison Louison Louison Bobet" - ça va faire trente ans qu'un ami me la sort régulièrement, celle-là -, je ne connais pas vraiment Ludwig. Il y a le nom, quoi. Quand tu as mon âge, que ce qui se fait dans les marges t'intéresse un peu, ça te parle. Mais de là à m'imaginer... Terrible. Te-rrible !

D'abord, musicalement, c'est top ! Des chansons courtes aux paroles allant de l'absurde le plus charmant aux évocations faussement débonnaires, une vraie richesse mélodique, les rythmes exigeants de celui qui est par ailleurs notre collègue, Jean-Mi alias Junior Cony. Un vrai délire scénique, tenues improbables, peluches raffinées, cotillons et confettis, des énormes ballons de baudruche, du mouvement, de partout, en permanence - bon sang, que ça fait du bien ! Super show, totalement convaincu.

Et puis il n'y a pas que le groupe qui repart comme au XXè, le public avec lui ! Carré sur les paroles, ça va chanter jusqu'à la fin, des slams dès la deuxième chanson, un bon pogo bien massif en fin de concert - bien sûr, le pogo en est une déclinaison particulière, mais il y a du partage dans tout ça. Un bienfait. Je crois que tout le monde l'a bien senti. Et puis, il y a du sourire - ah ! ça change du public de Pleyel... Une belle ambiance, un beau moment de vie. Merci Max !


Un petit salut à LaTwal, Géraldine et Jean-Mi, un groupe qui fait partie de pas mal de nos proximités et qu'on aime bien.

DK, le 28 novembre 2016

[Concert] Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields @ Philharmonie de Paris

- 23 novembre 2016

Murray Perahia, Academy of Saint-Martin in the Fields
Ludwig van Beethoven, Les créatures de Prométhée (ouverture) ; Concertos pour piano N° 1 et 3
Philharmonie de Paris

Il me devait une revanche, Mister Perahia, après son concerto Jeunehomme de Mozart donné l'an passé. C'est chose belle et bien faite ! Un superbe Concerto N° 1 (c'est celui que je connais le moins des deux concertos pour piano de Mozart de Beethoven), un orchestre plein d'énergie - beaucoup apprécié ses attaques très vives -, Perahia sur le même élan, et cela non sans une admirable précision, une délicieuse légèreté, une apaisante douceur. Et si cette grâce ne l'a pas quittée, il a eu un peu de mal à maintenir cet entrain pour le Concerto N° 3 - allant même jusqu'à trébucher sur le rythme dans le premier mouvement (Allegro con brio) - Fredo l'a relevé aussi -, et, allez, peut-être un petit pain dans le rondo. Des imprécisions passant bien inaperçues à côté du talent de Monsieur Perahia, figure mythique de la jeunesse. Chouette soirée.

Bah bravo Murray ! (* Ref. pas nécess.)

On se revoit en février à London !

DK, le 24 novembre 2016

[Concert] Tugan Sokhiev, Orchestre National du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai @ Philharmonie de Paris

- 18 novembre 2016

Tugan Sokhiev, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Sunwook Kim, Guy Braunstein, Istvan Vardai
Hugues Dufourt, Ur-Geräusch - Ludwig van Beethoven, Triple concerto - Johannes Brahms, Symphonie N° 4
Philharmonie de Paris

"Orchestres en fête", je veux bien ! On ne peut pas dire pour autant que la musique ait vraiment été à la fête, hier soir, à la Philharmonie de Paris. Avant de livrer les quelques déceptions avec lesquelles je suis rentré - d'être un peu dur, voire pire -, je vais d'emblée évoquer les points positifs et les satisfactions de la soirée. Oui, ce que je vais dire par la suite ne m'a pas empêché de vivre un agréable moment de musique.

Le son très clair et dynamique de l'Orchestre national du Capitole de Toulouse, et la très belle interprétation donnée de cette Symphonie N° 4 (quelle merveille de tristesse et d'énergie, elle est faite par ce Brahms qui s'est débarrassé des grandes influences, qui ne joue plus que sa propre partition). Le pianiste Sunwook Kim, que je savais peu soucieux des convenances, et qui salue l'arrière-scène en premier - c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... Le plaisir, en soi, de cette acoustique incroyable (pas la moindre perturbation, youpi !). Le bonheur d'emmener celui qui m'a fait, celui qui a fait pas mal de mes goûts du coup, voir l’œuvre à laquelle il est le plus associé dans mon esprit (après je ne sais quelle chanson de Jean Ferrat quand même) - mais ça, c'est autre chose.

Venons-en à ce qui fâche. Ce Triple concerto. Peut-être que j'en attendais trop, toujours est-il que je suis passé totalement à côté de ce qui a été joué. Et les faussetés de Guy Braunstein au violon n'y sont pas étrangères. Quelle lourdeur dans les coups d'archet, un vrai manque de nuance, plus encore d'émotion, et de vrais soucis de justesse. Franchement, si j'étais mal luné, je vous dirais bien qu'il m'a fait la même impression que le violoniste d'un orchestre mexicain dans un restau tex-mex de la banlieue de Belgrade. A côté de lui, Istvan Vardai et Sunwook Kim ont réussi à surnager, sans pour autant me régaler. Bon, il y a l’œuvre bien sûr, le joli son de l'ONCT...

Mais Ur-Geräusch, Hugues Dufourt... Oulalaaah ! Je reconnais bien volontiers que je suis assez hermétique à la musique spectrale et autres formes contemporaines - ses adeptes pourront donc bien cracher sur les propos réactionnaires que je vais tenir. Tant d'instruments pour si peu de musique ! Une incroyable panoplie déployée pour jouer Mister Dufourt - venu, en toute simplicité, nous saluer sur scène ; merci bien. Jusqu'à la batterie ! Mieux, le tambour à eau... "Oh, c'est d'un raffiné !" Tu parles ! Ridicule, ouais ?! Pas loin du prétentieux. Et ces pauvres instruments torturés, bien plus que mes oreilles ! La harpe parfois jouée cordes distendues... Trente minutes - trente-et-une de trop, si on ajoute celle à laquelle l'auteur a pensé l’œuvre - d'un mauvais film d'horreur de série B, ponctuées par des applaudissements plus que mouligas.

Eh ! Mais vous, Brahms...

DK, le 19 novembre 2016

[Concert] Enrique Mazzola, Orchestre national d'Ile-de-France, Louis Lortie, Ann-Estelle Médouze @ Philharmonie de Paris

- 17 novembre 2016

Enrique Mazzola, Orchestre national d'Ile-de-France, Louis Lortie, Ann-Estelle Médouze @ Philharmonie de Paris
Frédéric Chopin, Concerto pour piano N° 1 - John Williams, La liste de Schindler (extraits) - Bela Bartok, Le mandarin merveilleux
Philharmonie de Paris


FB, le 17 novembre 2016

[Concert] Philippe Jordan, Orchestre de l'Opéra national de Paris @ Philharmonie de Paris

- 16 novembre 2016

Philippe Jordan, Orchestre de l'Opéra national de Paris
Gustav Mahler, Symphonie N° 9
Philharmonie de Paris


La neuvième, monument crépusculaire, oscille entre murmure et démesure (avec ses 7 percussionnistes et trois cloches) en quatre mouvements, dont le second empli de moments "grotesques", le quatrième, véritable requiem où les cordes vont jusqu'à s'éteindre dans un indicible glissé des violoncelles et des violons, dans le silence de la Salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris, dans un long moment suspendu de tout l'orchestre, figé, à l'image de Philippe Jordan, véritable conducteur du corbillard de Mahler, dont cette œuvre ne sera jouée qu'après sa mort.

FB, le 16 novembre 2016

[Concert] John Eliot Gardiner, Kristian Bezuidenhout, Orchestre Révolutionnaire et Romantique @ Philharmonie de Paris

- 11 novembre 2016

John Eliot Gardiner, Orchestre Révolutionnaire et Romantique, Kristian Bezuidenhout
Johannes Brahms, Sérénade N° 2 - Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 4 - Schubert, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris 

D'accord, n'est pas Maurizio Pollini qui veut. Oui, pour moi qui suis totalement amoureux du bien peu considéré et pourtant fabuleux Concerto pour piano n° 4 de Ludwig, la version que l'immense pianiste italien a enregistré avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Karl Böhm, est LA référence indépassable, celle qui me tient prisonnier. Ce soir, c'est une superbe version (voir la fiche du concert sur le site de l'ORR) que nous ont proposés l'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, emmené par son créateur, John Eliot Gardiner, et accompagné du pianiste Kristian Bezuidenhout.

Joué sur une cadence très enlevée - compensée par la douceur du son produit par les instruments anciens -, ce qui donne à l’œuvre beaucoup de vigueur. Gentleman Bezuidenhout sur pianoforte, forcément, il n'a pas la simplicité toute en élégance de Pollini, mais indéniablement beaucoup de grâce - sa partie solo de premier mouvement (allegro moderato), très classique mais pleine d'émotion. Il lui arriva même d'en mettre un peu trop, comme dans son premier moment calme du troisième mouvement (rondo) - l'un des (si ce n'est le) moments qui m'émeuvent le plus dans ce que le génie de Bonn composa ; j'en entends un d'ici dire "toute Mozartienne" - sur laquelle, excès de légèreté, il passa à côté de certaines notes. Mais c'est pinailler, sans doute. Car c'est de tout coeur que Fredo et moi, et les gens autour, et tout le public, jusqu'à Mister Minister of zi Intérieur*, avons applaudi.

Et pour Brahms, une sérénade sans violons très convaincante, et pour Schubert, une symphonie à la créativité timide, œuvres que je découvrais. Charmé par le son plein de délicatesse de l'ORR.

L'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, c'est Mister John Eliot Gardiner qui lui a donné vie en 1989. Une dénomination française pour une formation bien british, qui tente de rendre à la musique ses aspects d'époque. C'est pour cela que ce sont des instruments anciens qui sont utilisés. Et peut-être est-ce pour cela aussi que les violonistes ont joué la symphonie debout, à creuser. Mister Gardiner, un tout jeune homme qui, à la fin du concert, fait sauter ses instruments à vent... " jump " ! Merci à lui, merci à eux et elles, une très belle soirée.


Après... Fredo aussi, il l'entend, la machinerie ! Ah ! On va surveiller.

* Et tout le gotha du premier rang, il se reconnaitra.

DK, le 12 novembre 2016

[Concert] John Eliot Gardiner, Kristian Bezuidenhout, Orchestre Révolutionnaire et Romantique @ Philharmon... [Photos by FB]


FB, le 11 novembre 2016

[Concert] Joshua Bell, Daniel Harding, OdP @ Philharmonie de Paris

- 9 novembre 2016

Joshua Bell, Daniel Harding, Orchestre de Paris
Johannes Brahms, Concerto pour violon - Gustav Mahler, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris

Pour bien faire, il faudrait que je sollicite le moteur de recherche, qu'il me trouve une citation à la noix, d'un mec à la noix, qui dit THE chose essentielle, combien la musique a douci les beurres - en noix. Parce que c'est bien vrai. Une plongée dans le répertoire romantique, Brahms et Mahler dans toute leur flamboyance, prescription efficace pour se remettre d'une Nuit entre stupéfaction et accablement, l'élection de Trump. Revoir Joshua Bell après son enchanteur concerto de Tchaïkovsky la saison dernière, faire vraiment connaissance avec le nouveau directeur musical de notre orchestre, Daniel Harding, plein de bonnes raisons d'être enthousiaste. Ressorti conquis deux heures plus tard.

Joshua Bell précis, charmant, plein d'entrain, manquant peut-être un peu de présence ou d'amplitude dans ses parties solo - le pauvre passait après Vengerov. Renaud, qui était avec moi, l'a trouvé un peu lourd sur l'archet. Renaud, c'est mon pote violoniste qui fait du ciment et coupe des arbres, le tout à mains nues. Une version plutôt dynamique de ce superbe Concerto pour violon de Brahms, une très belle interprétation, qui relègue définitivement dans l'oubli le naufrage Gil Shaham d'il y a deux saisons - pas encore assez brillant pour me désenamourer de Sayaka Shoji (à voir ici).

Et ce moment avec Mahler ! Quel bonheur ! - ce blog ne refusera aucune facilité. Qui donc peut s'ennuyer avec la musique de ce génie, qui plus est lorsqu'elle est jouée devant lui ? Même s'ils n'émettaient plus le moindre son, même s'il n'y avait plus de musique, le seul mouvement des musiciens jouant Mahler nous enchanterait. Une Symphonie n° 5 que je ne connaissais pas aussi bien que le concerto, un chef dont je découvrais le jeu, les façons, la gestuelle. Et si le personnage est plus remuant que son prédécesseur, Flegmatic Paavo, son jeu est tout en rondeur, douceur dans les attaques et les fins de phrases, sans pour autant manquer de tonus quand il le faut, particulièrement sur les fins. Julien, assis pas loin - mais tout de même -, vous dirait qu'il est un peu passé à côté de l'Adagietto "Mort à Venise". Pour ma part, je dis un grand YEA à Daniel Harding.

Après... Quelques petites remarques et réflexions. J'ai l'impression que le public de Pleyel a fini par lever ses craintes, et se fait de plus en plus présent du côté de la Porte de Pantin. Voilà qui n'aide pas à calmer les toux, évidemment. Harding obligé de se raviser juste avant d'attaquer l'Adagietto - très doux dans ses premières mesures, que le silence se fasse pour qu'il commence, cela ne relève pas du caprice de star. Voilà qui n'aide pas non plus à ce qu'un public plus populaire y prenne ses habitudes. On me dira que c'est inévitable - je ne m'y résoudrai pas.

L'Orchestre, pleine forme. Bon, ce n'est pas une Rolls non plus, notre orchestre de Paname. Mais il semble dans un vrai bon mood cette saison - même si le trompettiste fait quelques couacs un peu grrrrrk, il est chaleureusement applaudi, alors... Roule, Fredo ! Un petit coup de coeur pour Lola Descours, basson et contrebasson, ah ouais. Et puis, ce bruit de machinerie ! Aie aie aie ! Venant probablement d'un système de régulation de l'air... Couvert par la timbale quand elle joue à peine, mais criard quand le violon joue seul ! Comme ça n'a pas l'air de déranger grand monde... On verra.

Ah oui... Siffloter un truc pendant que Bell ou qui vous voulez joue... Mais... Non. Non, tout court.

DK, le 10 novembre 2016