[Concert] John Eliot Gardiner, Kristian Bezuidenhout, Orchestre Révolutionnaire et Romantique @ Philharmonie de Paris

- 11 novembre 2016

John Eliot Gardiner, Orchestre Révolutionnaire et Romantique, Kristian Bezuidenhout
Johannes Brahms, Sérénade N° 2 - Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 4 - Schubert, Symphonie N° 5
Philharmonie de Paris 

D'accord, n'est pas Maurizio Pollini qui veut. Oui, pour moi qui suis totalement amoureux du bien peu considéré et pourtant fabuleux Concerto pour piano n° 4 de Ludwig, la version que l'immense pianiste italien a enregistré avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Karl Böhm, est LA référence indépassable, celle qui me tient prisonnier. Ce soir, c'est une superbe version (voir la fiche du concert sur le site de l'ORR) que nous ont proposés l'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, emmené par son créateur, John Eliot Gardiner, et accompagné du pianiste Kristian Bezuidenhout.

Joué sur une cadence très enlevée - compensée par la douceur du son produit par les instruments anciens -, ce qui donne à l’œuvre beaucoup de vigueur. Gentleman Bezuidenhout sur pianoforte, forcément, il n'a pas la simplicité toute en élégance de Pollini, mais indéniablement beaucoup de grâce - sa partie solo de premier mouvement (allegro moderato), très classique mais pleine d'émotion. Il lui arriva même d'en mettre un peu trop, comme dans son premier moment calme du troisième mouvement (rondo) - l'un des (si ce n'est le) moments qui m'émeuvent le plus dans ce que le génie de Bonn composa ; j'en entends un d'ici dire "toute Mozartienne" - sur laquelle, excès de légèreté, il passa à côté de certaines notes. Mais c'est pinailler, sans doute. Car c'est de tout coeur que Fredo et moi, et les gens autour, et tout le public, jusqu'à Mister Minister of zi Intérieur*, avons applaudi.

Et pour Brahms, une sérénade sans violons très convaincante, et pour Schubert, une symphonie à la créativité timide, œuvres que je découvrais. Charmé par le son plein de délicatesse de l'ORR.

L'Orchestre RÉVOLUTIONNAIRE et Romantique, c'est Mister John Eliot Gardiner qui lui a donné vie en 1989. Une dénomination française pour une formation bien british, qui tente de rendre à la musique ses aspects d'époque. C'est pour cela que ce sont des instruments anciens qui sont utilisés. Et peut-être est-ce pour cela aussi que les violonistes ont joué la symphonie debout, à creuser. Mister Gardiner, un tout jeune homme qui, à la fin du concert, fait sauter ses instruments à vent... " jump " ! Merci à lui, merci à eux et elles, une très belle soirée.


Après... Fredo aussi, il l'entend, la machinerie ! Ah ! On va surveiller.

* Et tout le gotha du premier rang, il se reconnaitra.

DK, le 12 novembre 2016

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