- 9 juin 2016
Herbert Blomstedt, Till Fellner, Orchestre de Paris
Beethoven, Concerto pour piano No 5 "Empereur" (Op. 73) - Mahler, Symphonie No 1 "Titan"
Philharmonie de Paris
Quel succès ! Et il faut le dire, c'est assez mérité. Affluence des grands soirs, pour un programme très classique de chez classique. Lorsque l'on vient écouter le plus connu des concertos pour piano de Beethoven et la plus fameuse des symphonies de Mahler, On ne part pas à l'aventure. On vient se blottir dans le sûr, dans l'appris, dans un certain confort. On ne cherche pas à être bousculé-e, mais bien plutôt dorloté-e. Et on peut le dire, le chef Herbert Blomstedt (un tout jeune homme), l'Orchestre de Paris, et l'appelé de la dernière minute, Till Fellner, venu suppléer Richard Goode, ont su parfaitement répondre à cette attente.
Un concerto interprété sur un rythme, me semble-t-il, assez lent, conférant à l’œuvre toute sa solennité. Till Fellner, dont le brio technique a un brin desservi l'inspiration artistique dans le premier mouvement, a su parfaitement profiter de l'adagio pour plonger dans le parti-pris voulu par Herbert Blomstedt, soutenu par un Orchestre de Paris très en forme : de la grâce, de la grâce, de la grâce. Ce en quoi je crois qu'il a bien raison. Malgré cela, je persiste à trouver ce concerto Empereur splendide mais un brin trop militaire - bon, si tous et toutes les militaires pouvaient être portés par autant de douceur et d'élégance...
Et puis, Titan ! Alors c'est vrai, et Fred avait vu le coup venir. Il fallait presque un "miracle" (très à cheval sur l'athéisme, il n'a certainement pas utilisé ce mot, mais je m'y aventure, tant pis) pour dépasser la lumineuse interprétation livrée par le San Francisco Symphony en début de saison - très grosse claque ce soir-là. Pas de "miracle". Par excès d'enthousiasme, je pourrais dire que ce n'est pas passé loin. Par excès inverse, que l'Orchestre de Paris a fait ce qu'il a pu. Au final, la patte de Blomstedt nous a tous conquise. A tel point que le public lui a épargné un sixième (!) rappel sur scène.
Et puis, il faut quand même le dire. De quelque côté qu'on la prenne, cette grande salle de la Philharmonie de Paris est vraiment très belle. (Du reste, pas de nouvelles du petit sifflement... Ouf ! J'en connais certains qui prêts à courir au bureau des remboursements ! En même temps, c'est pas sur du Mahler qu'il peut faire le poids... M'enfin, ouf ! quand même...)
DK, 10 juin 2016
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