[Concert] Dominique A @ Philharmonie de Paris

- 14 avril 2018

Dominique A
Philharmonie de Paris

A(h) ce gArs ! Il n'est pas le patron - bien trop humble dans tout ce qu'il fait, dans tout ce qu'il est, pour prétendre à un titre aussi ridicule. Il n'est l'héritier de personne - fruit de son époque, d'une forme d'intemporalité aussi. Il n'est la copie de rien, et moins encore de lui-même - totalement inimitable. Il ne fait pas beaucoup de bruit - faudrait-il qu'il en fasse davantage pour que ses contemporains perçoivent combien son talent est rare ? Il n'est ni du star-system, ni de la compromission. Il est là, avec nous, simplement. Un des tout grands de la chanson, Dominique A.

Magnifique concert samedi soir à la Philharmonie de Paris. En formation "électrique", accompagné de ceux qui semblent être les mêmes musiciens que lors de sa précédente tournée - deux batteurs, c'est notable et appréciable -, le ton est très vite donné : aucune concession faite au lieu, de la saturation, du gros son, de la sueur, du rock ! Une setlist très équilibrée, parcourant les différentes époques de sa création. La plus récente, la plus "volumineuse" en termes de son, forcément privilégiée du fait de la formation présente sur scène, mais un vrai travail de réorchestration pour les oeuvres plus anciennes, plus minimales (le même travail sur d'autres, plus récentes)... Surprenant ! Ravissant ! Terrible !

Et surtout, un Dominique A bel et bien présent pour nous. Sa voix, précise, semble inaltérable. Sa musique, pour laquelle il semble déborder de passion à chaque instant. Son charme, pas seulement sur ses déhanchés vigoureux (parfois très Morrisseyiens, non ?). Les échanges entre les chansons avec un public qu'il sait fidèle, nous qui sommes présents pour lui, des mots simples et tendres, faits de l'humilité qui le caractérise si bien.

Restera tout de même un mystère : la salle. Pourquoi ici et pas ailleurs ? Pourquoi opter pour un répertoire rock dans la salle Pierre Boulez, alors que son architecture comme son acoustique se seraient peut-être mieux prêtés à un programme plus intime, tel que celui prévu le lendemain à la Cité de la Musique ? Sa taille ? Mais avec une légère sonorisation, c'était parfait. Manière de récital post-punk, si vous voulez... On ne peut pas dire que le rendu acoustique fut une franche réussite - au contraire de celle du Châtelet lors de la précédente tournée. Pas de quoi nous empêcher de kiffer... Méchamment !

[Je dois bien dire que, si j'ai un grand regret, c'est qu'il ne disposât pas encore de cette salle en 2012, lors de la sortie de Vers les lueurs, et de la tournée avec l'orchestre d'instruments à vent et de cuivres qui l'accompagnait alors... Dans ce lieu, cela aurait été parfait.]

Un grand, Dominique A. Un grand merci, Dominique A.

DK, le 17 avril 2018

[Concert] Noel Gallagher's High Flying Birds @ L'Olympia

- 4 avril 2018

Noel Gallagher's High Flying Birds
L'Olympia

Noel, impeccable. Bonne voix, très peu de faussetés, assez d'énergie pour arriver à faire bouger ses deux sourcils en même temps, humeur plutôt cool, bon choix de chansons, très bien. Son band, agrémenté de Gem Archer, ex-Oasis, impeccable - si je mets de côté cette joueuse de ciseaux (oui, oui) qui m'insupporte, et que j'imagine bien plus sur un stand du salon mondial du Quinoa que sur une scène rock. La scénographie toute en projections en arrière-scène, impeccable - même si les derniers rangs, dans lesquels, en bon agoraphobe que je suis, je me réfugie souvent, ne pouvaient profiter pleinement à cause du balcon. La salle, impeccable. La bière un peu chère mais ça va, le merchandising pas trop. Tout bien. Pourtant y a un truc qui ne colle pas.

Le concert est annoncé à 21h, à 20h59'55, le noir se fait. Les chansons s'enchainent dans une excellente restitution de ce qu'elles sont dans l'album, pas plus. Les "reprises" d'Oasis sont forcément l'occasion d'être un peu surpris, rien de transcendantal néanmoins. Pas la moindre réelle envolée flamboyante sur sa guitare. La setlist est jouée en parfaite copie de celle de la veille (elle a tourné sur les réseaux sociaux), rien n'a bougé. Très peu d'interactions avec la salle, les rares paroles à l'adresse du public sont archi-convenues - pas un mot sur le match de Manchester City en cours, son City, notre City, mais on a droit une énième fois au "j'ai écrit Don't look back in anger à Paris". Et puis cette fin sur All you need is love... limite ringard 2000.

Oh ! C'est quoi ce bordel, Noel ?! On parle rock'n'roll là ou quoi ?! On n'a pas payé une blinde pour comparer notre vieillissement au tien, gars. On est là pour le show ! Musique, sueur, cris, passion, la totale !On n'est pas au salon mondial du quinoa, bordel ! On est des lads ou quoi ?! On est des jeunes ou quoi ?! Car oui, la bonne surprise de la soirée, c'est nous, les jeunes dans la salle. Ambiance assez dingue ! Ca chante, ça danse, ça applaudit avec vigueur, ça se manifeste bien entre les chansons... Est-ce vraiment le même public hyper froid du Zenith en mars 2015 ? Probablement. Comme quoi...


Oui, parce que malgré tout, on a passé un bon moment. Tiens, ne serait-ce que pour avoir chanté tous ensemble Wonderwall, ce fut une très bonne soirée. Pour mon plaisir particulier de l'entendre jouer Half the world away plus encore. Et parce que Manchester est debout aussi quand tu chantes, we love you, Chief.

DK, le 12 avril 2018