- 25 janvier 2017
Renaud Capuçon, Daniel Harding, Orchestre de Paris
Ludwig van Beethoven, Concerto pour violon ; Leonore II - Jörg Widmann, Babylon-Suite
Philharmonie de Paris
Un comité de rédaction très élargi de La désannonce s'était donné rendez-vous (sans vraiment le vouloir d'ailleurs, pardon Fredo...) hier soir pour la venue de Renaud Capuçon, le musicien classique frenchie du moment, à la Philharmonie de Paris, le Concerto pour violon de Ludovic de Bonn au programme. Avis partagés après ce concert.
Pour ma part, loin d'être conquis, mais j'ai été plutôt charmé par le jeu de Renaud Capuçon, un son feutré (j'ai lu quelque part patiné, oui c'est pas mal), dans le même esprit que celui de son frère Gautier au violoncelle. Quelques faussetés au démarrage du deuxième mouvement (Larghetto), des parties manquant de lyrisme ou de puissance - peut-être que son jeu convient mieux à la musique de chambre... Mais ce qu'il a proposé dans sa partie solo du premier mouvement (Allegro ma non troppo), cette façon d'aller frôler les bordures de l'harmonie, mélopées inattendues pleines de mélancolie, ce moment m'a beaucoup touché. D'une manière générale, il faut en convenir, la vitrine est trompeuse par rapport à ce qu'il y a en boutique.
Un point qui fait l'unanimité, la prestation bien peu convaincante de l'Orchestre de Paris. C'est lourd, ça se traîne, c'est pas précis, quel dommage ! Dj Harding a beau s'employer à la baguette, la machine ne suit pas. Un Leonore qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Quant à la création, Babylone-Suite, ça se laisse écouter, c'est pas déplaisant, c'est pas emballant - il faut bien un grand nom en première partie pour attirer le public vers ce type d'oeuvre. Et que d'artifices ! Le xylophone joué avec un archet... Mouais... Toujours pas client, désolé.
Cela dit, en cherchant à décrire ce que j'étais en train d'écouter... Me sont revenus les mots des critiques de 1806 au sujet du Concerto de Beethoven au lendemain de sa création : qu'il était un "vacarme continuel entretenu par quelques instruments". Admettons qu'il ne soit pas le plus beau concerto pour violon de l'histoire de la musique, qui oserait le décrire ainsi de nos jours ? De quelle manière réécoutera-t-on la musique de notre époque dans cinq ou six époques ? Peut-être qu'il faut que je change d'oreilles des fois.
DK, le 26 janvier 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire