- 20 janvier 2017
Simon Rattle, London Symphony Orchestra
Gustav Mahler, Symphonie N° 6
Philharmonie de Paris
C'est un scandale !
D'abord Fred a raison. Comme il l'a dit dans un tweet, donner la Symphonie N° 6 "Tragique" de Mahler le jour de son investiture, c'est un bien drôle d'hommage que la Philharmonie de Paris a rendu ce soir au 45th, Donald J. Trump. Quelle gageure ! Voilà bien cet antiaméricanisme primaire, sentiment constitutif de l'identité française ! Voilà comment s'exprime la reconnaissance de ce peuple de progressistes pour qui l'arrivée de ce formidable entrepreneur, "tremendous", serait une sorte de menace. Ah, l'esprit bien étriqué celui qui reproche à cet homme si bien coiffé quelques déclarations maladroites. Eh, sortez un peu de vos réflexes de communistes, les Français. On est au XXIè siècle, alloooooô !
Et qu'on ne me dise pas que Donald J. n'était pas même candidat quand ce programme a été décidé... Tss tss tss tss ! Que vous êtes naïfs ! Si vous ne comprenez pas que tout cela n'est que le résultat d'un immense complot, alors... D'ailleurs, si vous additionnez les chiffres de la date du concert, 20 janvier 2017, eh bien vous obtenez 13... 13 comme... la treizième lettre de l'alphabet, le M ! M comme... magouille ! Et voilà !
Mais ce n'est pas tout. Quelle idée de faire jouer le London Symphony Orchestra à la place de l'Orchestre de Paris ! Les gars qui décident qui va jouer sont totalement incompétents ou quoi ? Ce son précis et éclatant, des cuivres pleins de caractère, quel souffle, les incroyables moments en pianissimo des violons, quelle délicatesse, idem au pupitre des vents, les percussions, et la maitrise, l'énergie de cet ensemble... Comment voulez-vous qu'on comprenne vraiment ce qui se passe lorsque la musique de ces cent dix musiciens resplendit, nous qui sommes habitués aux prestations de l'orchestre local ? C'est pas sympa, vraiment.
Et Simon Rattle... Pardon, Sir Simon ! De l'Ordre de l'Empire Britannique, hein ? Ah ! Ah ah ! Comme Stéphane Bern, donc c'est pas non plus la peine de trop te la raconter, Sir ! Simon Rattle... Le gars nait à Liverpool, dans THE haut-lieu du football en Angleterre, voire au Royaume-Uni, voire en Europe... Là où tu as le choix dans la vie : tu peux être fan des Reds du LFC ou des Blues d'Everton... Mais non, Simon, lui, il apprend le piano, et le violon, et il part à Londres faire des études de chef d'orchestre ! La faute de goût ! Bon, d'accord, il est devenu, avec l'Orchestre de Birmingham puis avec le Berliner Philharmoniker, l'un des plus grands du monde... Mais quand même ! Non ?
Enfin, il y aurait beaucoup à dire sur ce Mahler. Voilà un homme qui compose après Bruckner, et qui se permet quand même mélodies et mélopées, un travail d'instrumentation élaboré, et d'exprimer avec tout ça de profondes émotions. Cette "Tragique" en regorge, c'est d'une vulgarité ! On voudrait jouer quelque chose de diamétralement opposé au raffinement des festivités qui ont lieu actuellement à Washington qu'on choisirait cette œuvre. Je me demande même si ce Mahler ne l'a pas composée en prévision de l'investiture de Donald Trump. D'ailleurs, si vous additionnez la valeur numérique des lettres du nom Mahler...
DK, le 21 janvier 2017
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