[Concert] Mariss Jansons, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Gerhild Romberger @ Philharmonie de Paris

- 31 janvier 2017

Mariss Jansons, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Gerhild Romberger (mezzo-soprano)
Vladimir Sommer, Antigone - Gustav Mahler, Kindertotenlieder - Sergueï Rachmaninov, Danses symphoniques
Philharmonie de Paris

La vigueur du Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks pour porter un programme profond, plein d'âpreté, encore un magnifique concert ce soir à la Philharmonie de Paris.

Deux premières œuvres empreintes de gravité : l'ouverture Antigone, oeuvre récente (1956) du compositeur tchèque Vladimir Sommer, sorte de mise sous pression assez brutale (mais cohérente), qui nous saisit et ne nous relâchera pas ; l’œuvre lyrique Kindertotenlieder (le chant des enfants morts) dans lequel Mahler exprime la douleur des souvenirs de l'enfant qu'il fut, celui d'une mère qui vit huit de ses quatorze enfants victimes d'une mortalité infantile que l'époque considérait comme inévitable. Un long chant chargé de désarroi, de colère, de rage, mais conclut par un moment d'une profonde douceur - comme si le mal était enfin exorcisé.

Troisième œuvre, la dernière de son compositeur, les Danses symphoniques de Sergueï Rachmaninov. Et me voilà encore une fois séduit par la musique de ce compositeur. La première danse est une marche, pleine d'entrain et d'inattendu : c'est d'abord le saxo qui rentre, entonne sa mélodie comme s'il partait en concerto, mais, n'allant pas plus loin que quelques mesures, il se fond à nouveau dans la masse. Quelques instants plus tard, le piano nous fait le même coup. Il entonne son chant, et hop ! il disparait. Bien charmants moments d'ironie et de légèreté. La deuxième danse est une valse, douce, contrariée - à peine - par quelques changements de rythmes, empêchant eux aussi que tout cela ne tourne trop rond. La troisième, plus moderne, aux accents hispanisants, conclue par un final plein de force - sublimement interprété par cet orchestre de très haute qualité.

Très belle soirée - prolongée par deux rappels -, et ce malgré l'absence de la chanteuse Waltraud Meier, grippée, que Julien se faisait une joie d'entendre - pas emballé par sa remplaçante. Une défection qui explique sans doute une salle un brin dégarnie.

DK, le 1er févier 2017

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