- 25 avril 2017
Les peintres au charbon (de Lee Hall)
Mise en scène : Marc Delva
Théâtre 13 (Seine)
Remarquable moment de théâtre, Les peintres au charbon. Une pièce passionnante, qui narre la rencontre entre un groupe de mineurs du Nord de l'Angleterre avec l'art pictural. Rencontre qui n'a rien d'improbable. Même si c'est un peu au hasard qu'elle se fait. Au sein de l'association d'éducation collective qui réunit ces mineurs, organisés et soucieux de comprendre le monde, certains auraient préféré que l'économie leur soit enseignée. Ne trouvant pas de professeur dans ce domaine - tiens, pas de spécialiste pour les éclairer sur les rouages du système qui les exploite ? Comme c'est étrange ! -, c'est à la peinture qu'ils vont être initiés.
Au-delà de leur donner le goût de peindre - Oliver Kilbourn, Jimmy Floyd, et les autres constitueront bientôt le Ashington Group -, c'est à la rencontre d'eux-mêmes, en tant qu'individus, en tant que groupe aussi, qu'ils vont être amenés. Des moments très émouvants, beaucoup d'humour aussi, d'humanité - même si les femmes n'y ont pas le beau rôle... Working class heroes !
De jeunes acteurs pleins de justesse, une mise en scène épurée et mouvante - les tableaux que l'on ne peut qu'imaginer sur les toiles vierges que les jeunes peintres manipulent, et qui sont projetés en toute fin de représentation, très chouette idée -, et, oui, une fin superbe (no spoiling, je n'en dis pas plus). Un peu plus de deux heures de régal. Bien vu, Vosstanie. Bien joué, Frédo !
DK, le 26 avril 2017
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"Nous parlons d’artistes libres, mais il n’y a pas de liberté artistique possible avant de nous être emparés des moyens accumulés par le XXe siècle, qui sont pour nous les vrais moyens de la production artistique, et qui condamnent ceux qui en sont privés à n’être pas des artistes de ce temps. Si le contrôle de ces nouveaux moyens n’est pas totalement révolutionnaire, nous pouvons être entraînés vers l’idéal policé d’une société d’abeilles. La domination de la nature peut être révolutionnaire ou devenir l’arme absolue des forces du passé. Les situationnistes se placeront au service de la nécessité de l’oubli. La seule force dont ils peuvent attendre quelque chose est ce prolétariat, théoriquement sans passé, obligé de tout réinventer en permanence, dont Marx disait qu’il « est révolutionnaire ou n’est rien ». Sera-t-il, de notre temps, ou non ? La question est d’importance pour notre propos : le prolétariat doit réaliser l’art." - Bulletin central édité par les sections de Internationale Situationniste
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