[Concert] L'Âge d'Or du Rap Français @ Bercy POPB (Accorhotels Arena)

Ministère ÄMER
- 27 mars 2017

L'Âge d'Or du Rap Français
Palais Omnisport de Paris Bercy (Accorhotels Arena)

"Qui aurait pu imaginer
que le temps serait si vite écoulé
On fait le bilan calmement 
en s'remémorant chaque instant
Parler des histoires d'avant 
comme si on avait cinquante ans"

Alors comme ça, les rappeurs français ont cédé à la tentation du concert-combo ? Une sorte de "Stars 80" version Nineties et côté Street, réunissant une partie de la crème du rap hexagonal, dénommé "L'Âge d'Or du Rap Français"... Bon, il manque à mon sens trois noms essentiels pour faire de ce rendez-vous un truc de dingue, un summum absolu, un moment d'histoire. Mais l'affiche est plus que belle, quasi immanquable pour l'amateur de bon vieux rap que je suis. C'est parti !

Plus de trois heures de musique et d'énergie, méga-distribution de madeleines de Proust, vrai plaisir. Un show très carré - et même un peu trop : chacun rentre bien à son moment, il ou elle chante son morceau et basta, tout est parfaitement découpé, avec des petits films totalement insipides pour présenter les artistes qui vont composer le tableau qui vient... L'embourgeoisement ne réussit pas forcément très bien au rap français. Mais bon, il y a du beau monde qui défile, on sent les artistes contents d'être là (Daddy Yod à Bercy, man !), une bonne vibe dans le public qui chante à tue-tête, l'instant est là.

Tch Tch !
Et puis, ça tient plutôt bien la route. Des prestations au top, Stomy B et Passi qui dévorent la scène, MNLK "tranquille", Sages Po' "sur le beat yo !", Busta Flex, Expression Direkt, 2Bal 2Neg. Les Ärsenik ont repris du tiramisu au moins deux fois, mais le "tch tch" fuse. Daddy Nuttea distribue ses paroles mièvres, la voix un peu fausse, on baigne dans la nostalgie. Rocca, l'un des MC les plus sous-estimés, qui redouble toujours de fougue pour trainer Daddy Lord C (m'enfin il a son timbre quand même). Ils le font bien, tous. Ça s'enchaine vraiment pas mal ! On y est en fait ! On y est ! On en parlerait à des moins de vingt ans, ils ne pourraient pas connaître.

Bon, il y a Oxmo qui ne se casse pas trop le cul, des moments plus creux, et puis l'accident industriel Sully Sephil. Et puis, politiquement, je ne peux taire que les présences de Rockin' Squat et de Princesse Erika, certes légitimes, me posent problème. Quant à Kery James... Je dois néanmoins reconnaitre que son "Hardcore" a été une sorte de moment d'apothéose - de plus, c'est le seul à avoir fait venir son posse sur scène, c'est partageux, j'apprécie.

Sages Poètes de la Rue
On a donc fait le bilan, calmement, en s'remémorant chaque instant, comme si dans cinq ans on n' avait pas cinquante ans. Et c'était bien cool !

DK, le 28 mars 2017

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