- 2 mars 2017
Janine Jansen, Paavo Järvi, NHK Symphony Orchestra
Jean Sibelius, Concerto pour violon - Dmitri Chostakovitch, Symphonie N° 10
Philharmonie de Paris
Ah, Paavo Järvi ! Je nous revois avec Fred, il y a bientôt un an, sur le canap' de son salon, à dévorer le programme tout frais de la saison 2016/17. Déjà nostalgiques de "notre" ancien directeur musical (à la tête de l'Orchestre de Paris de 2010 à 2016), parti s'éclater au Japon, nous n'étions pas passé à côté du programme proposé le 2 mars au soir : le retour de Mister Järvi à Paris ! Qu'importe si cela nous ferait voir deux fois le concerto de Sibelius dans la même saison. La 10 de Chosta que Fred affectionne particulièrement, et surtout retrouver Paavo... On ne pouvait pas rater ça, et on a bien fait.
D'abord Sibelius, très proprement interprété par Janine Jansen, Plus douce que Maxim Vengerov, moins dans la démonstration de puissance, mais un coup d'archet plein de caractère, marquant bien les notes sans trop appuyer dessus, délicat. Elle joue simple, loin du numéro de virtuose, ce qui lui permet de n'être que sur l'émotion. Franche réussite, très beau Sibelius, avec un NHKSO absolument parfait dans le dosage - évidemment sur l'attaque mais tout au long -, bien qu'un peu raide...
Peut-être déjà absorbé par la rigueur technique, rythmique, qu'impose la N° 10 de Chostakovitch ? Je découvrais cette symphonie exigeante, très expressive, plus que sombre. Chostakovitch reprend avec elle son travail de composition symphonique, interrompu après la guerre, pour exprimer ce que cette époque, marquée par le stalinisme, lui inspire. Un sommet de noirceur, ne manquant pas d'une certaine ironie aux entournures. Entendre ce scherzo virulent, qui rugit, qui tempête, et vous explose à la tronche... Lire en sortant que c'est ainsi que Dmitri Chostakovitch a tiré à sa façon le portrait du moustachu sanguinaire, et soudain tout s'éclaire. Musicalement, politiquement, une œuvre follement intéressante.
Et la Paavo's touch ! Toujours cette classe, toujours ce soin de proposer un son plein d'ampleur, de nuances. Un grand monsieur. Comme il doit se régaler avec cet orchestre d'une qualité qui tranche avec celui de Paris. C'était un vrai grand plaisir de vous revoir, Maestro Järvi ! A quand vous voulez !
DK, le 3 mars 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire