- 9 septembre 2017
Daniel Barenboïm, Staatskapelle Dresden
Bruckner, Symphonie No 8
Philharmonie de Paris
Eh oui ! On peut avoir un énorme a priori contre un compositeur, on peut avoir une gencive qui a doublé de volume, on peut avoir l'impatience de se nettoyer les esgourdes à grands coups de Metallica (demain soir), et néanmoins passer une excellente soirée avec Anton Bruckner. Le Staatkapelle, emmené par Daniel Barenboïm, était de retour à Paris pour la poursuite du cycle Mozart / Bruckner. Point de Wolfi ce soir, tout pour Anton : la symphonie No 8, une belle surprise ! - qui l'eut-cru ?
Vrai, je n'aime pas bien Bruckner. Je l'ai déjà dit ici. Sa musique me fait souvent l'effet d'un enchainement, ô combien savant, de coups de klaxon et de sonneries d'alarme - et oui, la dimension très religieuse de l'homme est un repoussoir pour un anticlérical... J'ai tout de même réussi à découvrir cette symphonie en dépassant mes a priori, et j'ai bien fait.
D'abord parce que son premier mouvement (allegro moderato) m'a totalement charmé. Voilà ! Lorsqu'il oublie un peu d'empiler les notes dans une forme de répétition ennuyeuse, le gars Bruckner nous emporte dans des élans mélodiques riches, intenses, poignants. Là, c'est le romantisme à l'état pur, et c'est superbe. Même enchantement avec le troisième mouvement (un adagio, "le mouvement lent le plus long de tout le répertoire symphonique"), incroyablement propice à l'introspection.
Les deux autres mouvements m'ont moins transportés, me ramenant à ce que je n'aime pas beaucoup dans la musique du compositeur du soir. J'en ai profité pour me régaler de l'interprétation du Staatskapelle, intense et émouvante, d'une précision incroyable - des attaques parfaitement ciselées à tous les pupitres, mention spéciale aux cuivres. Et pour admirer le talent du Maestro Barenboïm, menant tout ce monde d'une main douce mais ferme, le tout sans partition. Splendide prestation, magnifique concert, salué par une standing ovation méritée.
DK, le 9 septembre 2017
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