[Concert] Andras Schiff, David Zinman, Orchestre de Paris @ Philharmonie de Paris

- 23 mai 2018

Andras Schiff, David Zinman, Orchestre de Paris
Arthur Honegger, Symphonie N° 2 - Charles Koechlin, Le livre de la jungle (les Bandar-Log) - Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 4
Philharmonie de Paris

La première partie, ne m'en voulez pas mais nous passerons rapidement (même si la Symphonie de Honegger, oeuvre pour les seules cordes à l'exception de quelques mesures de trompette, mérite d'être réécoutée)... C'est pour mon concerto préféré de Ludovic de Bonn que j'étais à la Philhar' l'autre soir. Et c'est comme tapis dans l'ombre que j'étais entré dans la salle. Prêt à pester contre son incapacité à faire quelque chose de qualité avec les oeuvres auxquelles il s'attaque, à rager un "ah, l'Orchestre de l'Opéra, c'est autre chose !" tout en mauvaise foi (bien entendu), à dire les pires horreurs au sujet de l'Orchestre de Paris. Bien vite, le bougon a compris qu'il devrait rester dans l'ombre. Car c'est un très beau concerto que nous ont donnés Andras Schiff et notre régional de l'étape.

Dès les premières mesures, on est dans le ton. La légèreté, surtout. Parfois pataud (comme lors de la première partie, par exemple), l'orchestre semble cette fois touché par la grâce. Les attaques sont justes, les enchainements pleins de douceur, c'est un régal. Même le violon de Philippe Aiche enchante. Une mention toute particulière aux cors, d'une précision redoutable. Les esprits chagrins pourront peut-être lui trouver un manque de fantaisie. Pour ma part, cette interprétation m'a réconciliée avec l'Orchestre de Paris.

A ses côtés, Andras Schiff va faire bien plus que suppléer la défection (assez mystérieuse) de Maria Joao Pires. Parfois un peu lourd dans son exécution (qui ne l'est pas pour celui qui a la version de Pollini pour référence ?), c'est dans son moment seul qu'il va me ravir. S'amusant avec les airs de ce premier mouvement, répétés avec une gravité très Beethovenienne, déclinés dans une succession d'envolées mélodiques aux expressions Mozartiennes, avant de s'évanouir dans une sorte de torpeur toute en intériorité... Superbe ! - franc succès et deux bis à la clé.

Mettez de côté le mouvement de moulinet incessant des bras du chef Zinman... C'était une belle soirée, LvB à l'honneur !

DK, le 28 mai 2018

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