[Concert] Lars Vogt, Daniel Harding, Orchestre de Paris @ Philharmonie de Paris

- 9 mai 2018

Lars Vogt, Daniel Harding, Orchestre de Paris
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano N° 3 - Johannes Brahms, Symphonie N° 3
Philharmonie de Paris

Madame Maria Joao Pires ayant suspendu sa carrière, c'est à Lars Vogt que revenait la tâche d'accompagner DJ Harding et l'Orchestre de Paris pour une soirée sous le signe du 3 : troisième concerto pour piano de Ludovic de Bonn, troisième symphonie de Johannes (Aimez-vous...) Brahms. Une bien belle soirée, de très beaux moments, d'autres moins emballants, qui, au final, l'emporteraient s'il n'y avait le plaisir inaltérable d'écouter de la musique, et deux superbes oeuvres dans une salle fabuleuse. De ses prémices au romantisme le plus abouti...

Au rayon des (très) belles surprises, le premier mouvement du Concerto. Dès les premières notes se sent la volonté de DJ Harding d'insuffler une vraie énergie à cette oeuvre. La cadence est vive, un brin déstabilisante. Et si Lars Vogt joue le jeu, malgré des premières notes manquant un peu de délié, c'est l'Orchestre de Paris qui a du mal, et qui se traine. Les cordes sont presque fades, les vents roulent au diesel, seuls les cuivres proposent de belles couleurs.

C'est de la partie seule de Lars Vogt que va venir le ravissement. Il se sert de l'énergie impulsée depuis le début pour une attaque très ferme, pleine, chantante. Puis, sans que l'on ne s'en rende compte, s'installe une légèreté sans cesse contrariée, très Debussienne. La surprise est complète, complètement enthousiasmante. Ce sera le moment de grâce de la soirée - avec le Rondo peut-être, auquel Vogt donnera les mêmes accents...

Dans la deuxième partie, on s'ennuierait presque s'il ne s'agissait pas d'une oeuvre  exprimant de splendides émotions. Le décalage entre la volonté de DJ Harding et ce que lui rend l'Orchestre est à certains moments quasi palpable. Et l'on ne sait finalement pour qui avoir de la peine : celui qui voudrait nous émerveiller ou ceux qui ne parviennent pas à suivre.

Tout cela ne nous empêchera pas de profiter du plaisir d'un bis, d'encore un peu de DJ Harding...

DK, le 13 mai 2018

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