- 10 octobre 2018
Ian Bostridge, Daniel Harding, Orchestre de Paris @ Philharmonie de Paris
Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie, suite orchestrale - Benjamin Britten, Les Illuminations - Félix Mendelssohn, Symphonie N° 5 "Réformation"
Philharmonie de Paris
Tandis que Julien gazouille ceci : "La musique planante de Britten illumine la rudesse rustique et écorchée des vers de Rimbaud dans une interprétation émouvante de Ian Bostridge avec Daniel Harding et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris", je serai pour ma part moins politique. Pas le concert de l'année - mais comment "passer après" Mahler par le Boston ? -, mais une soirée largement sauvée par le plaisir de retrouver DJ Harding, en pleine forme, et celui d'entendre du Rimbaud, à travers la voix remarquable de Ian Bostridge.
Pas le programme le plus alléchant, c'est vrai. Même si deux des trois oeuvres sont assez récentes, le ton est au baroque, avec une suite pour orchestre de Jean-Philippe Rameau, une pièce vocale de Benjamin Britten aux accents d'oratorio, et une symphonie de Félix Mendelssohn rendant hommage à Bach... Etait-ce la meilleure chose à faire pour honorer la mémoire du Jean-Seb de Leipzig ? C'est lourd, c'est ampoulé, ça ressemble à un pogoteur qui se met au menuet. Guère surpris de lire dans le livret du concert que c'est une oeuvre que Mendelssohn délaissa.
Et alors, pour ne rien arranger, encore une prestation bien peu enthousiasmante de l'Orchestre de Paris. Toujours ce cruel manque de nuance, quel dommage. Et Philippe Aïche au Premier violon... Qu'est-ce que ça grince ! C'est dur à dire, mais avec ce genre de prestation, on comprend aisément pourquoi DJ Harding n'a pas souhaité renouveler son contrat de directeur musical. Il quittera ses fonctions à la fin de la saison. On le regrette déjà !
Restera tout de même la magnifique émotion transmise par la voix de Ian Bostridge, qui, en effet, avec beaucoup de retenue et d'élégance, a illuminé les Illuminations.
DK, le 11 octobre 2018
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