- 22 janvier 2020
Joshua Bell, Orchestre de Paris, Karina Canellakis
Jean Sibelius, Concerto pour violon - Dmitri Chostakovitch, Symphonie N° 10
Philharmonie de Paris
C'est toujours un réel plaisir d'assister à un concert de Joshua Bell. D'abord, parce que son jeu est fait d'une délicatesse rare, élégant, léger, joyeux. D'une forme d'humilité, ou de simplicité, qui lui donne cette capacité à s'effacer derrière l'oeuvre qu'il interprète.
En gros, le contraire de ce qu'en fait Maxim Vengerov. Et c'est là qu'a été, en ce qui me concerne, le souci. Le souvenir absolument intact de son interprétation en ces lieux il y a un peu plus de trois ans (premier et deuxième soir, permettez) m'a tout de suite attrapé l'oreille. Level exigeance : total. J'ai déjà eu, sur ce blog, l'occasion de dire que c'était cuit, que je serais dorénavant incapable d'écouter cette "le" Sibelius sans que me revienne le son du violon de Vengerov. Je le confirme.
Pour autant, Joshua Bell n'a pas démérité, loin de là. Plutôt convaincant, et tout particulièrement dans les deuxième et troisième mouvements, il a confirmé ce sentiment dont je vous parlais plus haut : le réel plaisir de l'écouter.
Côté péripéties, à présent. D'abord, je vous parle ici d'un concert auquel nous avons bien failli ne pas assister. A quelques minutes du début du concert, Renaud a la bonne idée de remarquer que lui manquent et son portefeuille et son téléphone. Sortant de la salle dégoûtés, persuadés d'avoir perdu ces éléments rudement embêtants à perdre, on se sépare pour aller voir s'ils ne sont pas là où nous nous sommes arrêtés quelques instants sur le chemin de nos places. Moi dans les contre-allées intérieures de la salle, lui celles à l'extérieur. Rien là où je cherche, je sors de la salle sans demander la contremarque qui permet de revenir.
Dehors, pas de Renaud. OK ! Il n'est pas où nous devions nous retrouver, il n'est pas là où nous devions nous retrouver, l'horreur à son comble. Téléphone mis sur silencieux pour éviter la bévue pendant le concert, je ne vois pas tout de suite qu'il m'appelle. Je finis tout de même par le constater, ce qui veut dire qu'il a retrouvé son téléphone. Posé avec son larfeuille sur un muret du petit coin où l'on s'en fume un petit dernier avant d'entrer dans la salle ! Immense ouf, je le rejoins...
Or, persuadé que le matos est perdu, je suis sorti sans la contremarque. Et voilà que je tombe sur l'un des portiers les plus zélés de l'histoire des salles de concert. J'ai mon billet, il n'en veut pas, il veut la contremarque. Je concentre tous mes moyens pour retrouver ce qu'il faut de calme et expliquer à ce portier que ceci puis cela égale maintenant. Non, la contremarque. Mais enfin, le concert s'apprête à débuter... La contremarque ! Il accepte finalement d'appeler sa responsable, qui constate ma bonne foi, et me dit... de me dépêcher car le spectacle est sur le point de commencer. Sans blague !?
Allez, ça fait des souvenirs ! Plus agréables après coup que les larsens et sifflements insupportables qui se sont faits entendre durant tout le concert. Sur Chosta, quand ça envoie, ça gêne pas forcément. Mais dans les moments les plus délicats de Sibelius, atroce !
DK, 23 février 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire