[Concert] Saez @ Bercy

- 3 décembre 2019

Saez
Tournée Le Manifeste (suite)
Palais Omnisport de Paris Bercy (Accorhotels Arena)

Ah, l'Damien sur son trône au milieu de la scène de Bercy !

Tel le dernier des nababs, l'artiste a pris place dans un fauteuil cossu, accotoirs et piètement dorés, revêtement cuir rouge. Confortablement installé, sa splendide bedaine posée sur les cuisses, il va passer le plus clair du concert assis, régulièrement alimenté en guitares et whisky par un roadie. Point de coquetterie dans cette posture : suite à un malaise en plein concert il y a quelques jours (l'obligeant à annuler ce concert), il semble, d'après quelques allusions en début de concert, qu'un avis médical lui a été donné pour qu'il se ménage ainsi. Assis.

Et pour tout dire, ça lui va plutôt bien. Plus qu'un roi, il a des allures de vieux sage, presque de griot, autour duquel une foule est rassemblée pour l'écouter. Et la magie va opérer. Qu'importe le nombre, en s'adressant à la foule (Bercy, c'est pas les Bouffes du Nord, hein ?), c'est à chacun et à chacune qu'il va parler. Parce qu'il sait faire cela, le poète. Parce qu'il sait comment te rugir où il faut, le chanteur. Parce que c'est Damien, quoi. Et que c'est bon de le retrouver !

Alors oui, on a du mal à le reconnaitre de profil, mais quand on se le prend en pleine face, aucun doute, c'est bien lui. Une demi-heure seul à la guitare pour démarrer, puis une setlist équilibrée (la part belle à J'accuse tout de même, pour mon plus grand plaisir). Des moments attendus, d'autres plus surprenants, ça tient plus que bien la route - moment fort sur Cigarette et Pilule. Des musiciens au top. Si l'on veut pinailler, on peut évoquer le mixage, son pas top. Réel ravissement, un Damien en pleine forme sur le plan vocal, comme rarement dynamique - un paradoxe alors qu'il a annoncé que son prochain album sera exclusivement instrumental.

Et puis, Bercy. Un peu trop grand pour deux fans avec qui je parlais avant de sortir, pourquoi pas. Mais l'émotion est là pour qui a vu le gars au stade de graine au Café de la Danse, été 2000, puis, de l'Elysée Montmartre aux Zeniths, en passant par les Bataclan, Cigale, Bouffes du Nord, Grand Rex, ne l'a jamais perdu de vue. Oui, j'y suis allé de ma petit larme. Le voilà, dix-neuf ans plus tard, à s'époumoner avec talent dans un Bercy qui a fait le plein. Bercy, man ! Dix-neuf ans plus tard, man ! - damn ! Et toujours pas la moindre télé, la moindre radio, à peine une ou deux interviews à la presse écrite tous les cinq ans. Ça vaut tous les doigts levés que tu veux, ça.

Ah ! On serait bien restés une heure de plus... 2h30 de concert, ça a un petit goût de trop peu. Quelques regrets notables : Ma petite couturière, Ma religieuse, Marie ou Marilyn, gueuler "Fuck you Goldman Sachs" sur Fin des mondes, plus improbable mais pourquoi pas Rock'n'roll star ou Les infidèles ? Ouais, un peu court. Probablement que le récent malaise y est aussi pour quelque chose. Peut-être le gros bidon un peu...

C'était une bien belle soirée. Et, à vous dire la vérité, il me manque déjà. Merci Damien, et reviens vite.


DK, 4 décembre 2019

PS - Tu m'as manqué, ma poulette. Toi aussi, Betty.

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