Lofofora
Simple appareil tour
La Maroquinerie (Paris XXè)
Déjà lors de l’annonce de la sortie imminente d’un nouvel album acoustique de Lofofora, on avait de quoi être dubitatif. Alors quand on aime depuis longtemps ce fer de lance de la scène hardcore-métal-punk de chez nous, l’idée d’un concert sans grosses guitares laissait pour le moins perplexe.
Puis l’arrivée de l’album a vite rassuré. Le groupe qu’on connait est bien là, inspiré et affuté. De même l’arrivée à La Maroquinerie ce jeudi : le public rock parigot est au rendez-vous. Salle pleine et chaude, vibrante d’un enthousiasme mérité pour Still, la première partie plus ricaine que nature. Yeeeeha.
Mais les choses sérieuses ne tardent pas, et l’entrée dans le concert se fait par le début du nouvel album, Les boites, premier morceau à la hauteur, c’est une habitude depuis longtemps chez Lofo, suivi d’un L’appétit de circonstance, ici comme sur l’album. Bien sûr, on attend aussi les vieilles chansons mises au régime sans satu ni disto, ça commence dès le troisième morceau, Pyromane, puis ça monte crescendo dans la fréquence et l’intensité pour culminer lors d’un Autopilote et d’un Pornolitique où tout le monde oublie être venu à un concert acoustique. L’épreuve du contraire, album studio précédant ce Simple Appareil, est le plus cité, mais c’est bien Le fond et la forme qui finit d’embraser la fosse.
L’honneur est sauf côté pogo et brailleries, mais il faut reconnaître qu’une fois la mèche de la fête rock allumée dans le public, difficile pour beaucoup de se calmer suffisamment vite pour pleinement recevoir les nouvelles chansons minimalistes quand elles repointent le bout de l’intro. Dommage pour Les Anges, par exemple.
Mais l’énergie du groupe comme du public reprend vite le dessus pour ne plus voir le temps passer jusqu’à la fin. Pas de faux rappel, ça fait plaisir, mais plein d’émotion avec le morceau Sven dédié au guitariste de Parabellum mort l’an dernier, enchainé sur le dernier morceau de Simple Appareil, Le Martyr, dont le final prend tout son sens en conclusion de cette belle transe ayant une fois de plus saisi tout un concert de Lofofora, décidément en pleine forme, même sans jouer les gros bras sonores.
Impressionnant de maitrise et de volonté, le groupe prouve définitivement que toute l’énergie qu’il insuffle ne vient pas (que) de ses amplis.
Setlist : Les boites, L’appétit, Pyromane, Contre les murs, Troubadour, Les gens, La dose, La splendeur, L’histoire ancienne, Autopilote, Les anges, Enfant du chaos, Pornolitique, Double A, Le forçat, Le fond et la forme, Sven, Le martyr
Max, le 9 juin 2018
---
Première chronique sacrément chiadée ! Une bonne nouvelle que tu rejoignes enfin l'équipe de La Désannonce, Max. Ta présence va permettre de varier un peu les genres abordés ici, et ta plume apporter un peu de fraicheur. Je supprime mon post consacré à ce même concert, non sans redire le plaisir que j'ai eu d'être dans cette ambiance, et la formidable osmose ressentie tout au long de la soirée entre le groupe et le public présent dans un lieu favorable à la convivialité. Merci à Reuno et Phil, merci à toi, Max. Bises à Elie, troisième larron de cette chouette soirée, bises aux girls. - DK