- 29 novembre 2017
Akiko Suwanai, Paavo Järvi, Orchestre de Paris
Jean Sibelius, Concerto pour violon - Dimitri Chostakovitch, Symphonie N° 7 "Leningrad"
Philharmonie de Paris
Je crois que c'est cuit. Je ne pourrai sans doute plus jamais écouter le Concerto pour violon de Sibelius sans que me remonte comme une chose indépassable ce qu'en fit Maxim Vengerov la saison dernière (voir ici et ici). A ce jeu de l'inévitable comparaison, Janine Jansen, déjà avec Paavo Jarvi, s'en était plutôt bien sortie en mars dernier. Cette fois, avec Akiko Suwanai, ça coince.
Elle aurait pourtant pu bénéficier de l'effet Jarvi. Le retour de "notre" ancien directeur musical, c'est toujours un petit évènement pour nous autres (pas vrai, Frédo ?). Et cela le restera, tant ce qu'il a fait de la Symphonie Leningrad est remarquable - la jouer quelques jours après le centenaire de la Révolution d'Octobre, en soit, c'est à saluer.
A cette oeuvre d'une énergie et d'une intensité incroyables (vu le sujet, il ne peut pas en être autrement), Maestro Jarvi a su donner sa patte, cette volonté d'insuffler douceur et nuances, sans rien trahir de l'intention de l'oeuvre, au contraire, pour la sublimer (la Valse Triste qu'il nous avait accordé en guise de rappel la saison dernière était un modèle du genre). Parfaitement soutenu en cela par un pupitre des bois très en forme, et d'une manière générale un Orchestre de Paris au rendez-vous...
... de cette deuxième partie. Car lui non plus n'a pas particulièrement brillé dans son interprétation du Sibelius. Certes, il n'y est qu'un second rôle, et la partition du soliste éclipse tout le reste. Mais comme la star avait bien du mal à remplir son rôle de star... Pas mal de pains, une aisance technique limitée, quelques jolis moments, mais, à mon goût, un hors-sujet total sur le plan de l'émotion. C'est comme si elle était restée pendant toute l'oeuvre sur la retenue qu'exigent les premières mesures (très joliment interprétées cela dit). Problématique dans les parties poignantes ou incisives. Un rappel, dont on se serait bien passé, un mouvement d'une sonate de Bach sans aucun relief.
Heureusement, Chostakovitch...
DK, le 30 novembre 2017
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